A la clôture de la 123e Assemblée plénière des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, Mgr Marcelin Kouadio, nouvellement élu président de cette institution a tenu un discours très offensif à l’encontre du gouvernement.
Selon lui, « L’économie ivoirienne serait l’une des plus performantes au monde, dit-on. De quel monde ? Le monde réel ou le monde invisible ? »
Toujours d’après lui « en Côte d’Ivoire, il y a la fraude électorale. Les enfants trichent à l’école et les parents trichent dans les élections ».
Le guide religieux a aussi déploré que : « Les Ivoiriens restent encore divisés, le climat socio-politique est suffoquant d’où un ministère en charge de la Réconciliation. Le peuple est constamment humilié et pris en otage. Nous vivons une démocratie armée. Nous sommes en face d’un certain occultisme politique», a fait savoir le prélat.
Il a également appelé les Ivoiriens à cesser de se sacrifier aux divinités politiques.
Si ses propos ont suscité une réaction positive de la part des fidèles catholiques présents, qui ont applaudi chaleureusement. Ce n’est pas le cas au sein du gouvernement de Côte d’Ivoire.
Interpellé ce mercredi 7 juin 2023, sur cette sortie du prélat, le porte parole du gouvernement ivoirien Amadou Coulibaly a souhaité d’entrée ne pas faire de commentaires.
Car dira t il, de sa posture de porte parole, il veut « garder une certaine distance vis à vis des propos des religieux à cause des tensions que cela suscite dans l’opinion ».
Toutefois, selon Amadou Coulibaly l’évêque a lui-même simplifié les choses, en disant que « nous ne sommes pas dans le même monde. »
Pour le ministre. Son monde à lui, à savoir celui, de tous les ivoiriens, c’est qu’aujourd’hui en Côte d’Ivoire un citoyen ne fait pas plus de cinq kilomètres avant de trouver un centre de santé.
De même, un enfant ne fait pas plus de cinq kilomètres pour aller au collège.
« Avec tout le programme de collège de proximité, cet objectif a été atteint », s’est il satisfait.
Aussi, dans son monde c’est d’avoir faire en sorte que les étudiants n’aient plus à venir vers la seule université Félix Houphouët Boigny, grâce à la création de neuf universités par le chef de l’État Alassane Ouattara.
« Mon monde, c’est l’autoroute qui arrive jusqu’à Bouaké. Vous me voyez tous les mercredis je n’ai pas de gilet par balles »
A tous ceux qui applaudissaient lors de la cérémonie de l’évêque, le ministre leurs a rappelé cette formule de Jean de La fontaine en ces termes » tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ».
Fulbert Yao