Face à la crise qui secoue depuis quelques jours la filière viande et bétail relative à l’augmentation sur la taxe à l’abattage, la Fédération nationale des acteurs du commerce de Côte d’Ivoire (FENACCI) est montée au créneau.
Ce mercredi, face à la presse à la salle des mariages d’Adjamé, Soumahoro Farikou, a, au nom de l’organisation qu’il dirige, marqué sa « solidarité aux acteurs de ladite filière et attirer l’attention de l’Etat sur ce qu’il conviendrait d’appeler « l’augmentation de trop »
Il prévient que ce problème si on n y prend garde, risque de provoquer une grave pénurie en Côte d’Ivoire.
Pour résoudre la crise, il appelle à la médiation de SEM Amadou Gon Coulibaly, premier ministre, ministre du budget et du portefeuille de l’Etat « afin qu’il fasse revenir à la raison les responsables et de l’AFAM »
Il propose aussi que de 3.000 fcfa, la taxe à l’abattage peut augmenter jusqu’à 5.000 FCFA. « aller au-delà, jusqu’à 22.000 FCFA , ce n’est pas possible et c’est le consommateur finale qui va faire les frais »
Fulbert YAO
Ci-dessous la déclaration :
« La fédération nationale des acteurs du commerce de cote d’ivoire (FENACCI) depuis quelques jours suit avec un intérêt particulier l’actualité qui alimente la filière bétail et viande , relative à l’augmentation sur la taxe à l’abattage.
En sa qualité de première organisation des commerçants de cote d’ivoire, mais également en tant que membre de la commission nationale de lutte contre la vie chère. La Fenacci voudrait à travers cette tribune, marquer sa solidarité aux acteurs de ladite filière et attirer l’attention de l’Etat sur ce qu’il conviendrait d’appeler « l’augmentation de trop »
En effet, depuis le 22 mai2019. La taxe sur l’abattage a connu une augmentation passant de 3.000 fcfa à 22.000 fcfa par bovin et de 700 à 3500fcfa par petit ruminant.
Cette augmentation inopportune s’expliquerait par le fait de la recente rehabilitation de l’abattoir de Port-Bouet.
En effet, dans le cadre de la restructuration de l’abattoir de Port-Bouet, le district d’Abidjan a signé une convention avec la société AFAM pour l’amenagement et la gestion du parc des bovins/ovins et l’abattoir de Port-Bouet
Cette convention a permis une amelioration du cadre de travail des bouchers et commerçants de betail avec la construction d’une salle d’abattage respectant les normes en la matière.
Cependant , le manque de clarté dans l’exécution de l’ouvrage auquel d’ailleurs les acteurs de la filière n’ont pas été associé, nous amène à douter de la bonne foi des responsables de l’entreprise AFAM
D’ailleurs , il faut rappeler que le coût prévisionnel pour la restructuration de l’abattoir qui était de 4 milliards FCFA est passé après exécution à 18 milliards de nos francs.
Il est donc clair que c’est aux commerçants que le promoteur et la direction de l’abattoir veullent faire payer le soi-disant surplus sur l’investissement.
Le constat est que la modernisation a conduit la société AFAM de concert avec la direction de l’abattoir à imposer des taxes qui risquent de plomber les activités des bouchers.
Contrairement aux déclarations qui sont faites pour justifier cette augmentation , le fait est que le prix de la viande sur le marché va forcément connaitre une augmentation au detriment du panier de la menagère.
En plus sur les 1424 personnes qui exerçaient à l’abbatoir , ce sont seulement 90 qui seront retenus pour travailler avec l’AFAM
Chers amis de la presse, le mal est plus profond que vous ne l’imaginez. Les bouchers d’Abobo contraints de venir à Port-Bouet pour des raisons que nous ignorons ont vu leur bétail 81 bœufs pour être plus précis, saisis par les responsables de l’abattoir d’Abobo qui ont d’ailleurs fermé ledit abattoir.
Tout est fait pour que cette mesure d’augmentation prise au mépris du bien être des populations vient en déphasage totale avec la volonté du chef de l’Etat de faire de l’année 2019, l’année du social.
En dernier ressort, si rien n’est fait, c’est le consommateur final qui devra supporter cette nouvelle taxe, tout en espérant que l’on n’assiste pas à l’abattage sauvage de bêtes en ville, source de maladie, par les bouchers qui ne pourraient plus pratiquer l’abattoir.
Nous en appelons à la médiation de SEM Amadou Gon Coulibaly, premier ministre, ministre du budget et du portefeuille de l’Etat afin qu’il fasse revenir à la raison les responsables et de l’AFAM »