Les grandes vacances ont déjà débuté. Si cette périodique sabbatique rime avec repos chez certains, ce n’est pas le cas chez d’autres écoliers qui doivent cravacher pour obtenir de l’argent de poche. Mieux, continuer de se réveiller de bonne heure pour préparer l’achat des fournitures nécessaires pour la rentrée scolaire prochaine. Un stress perpétuel qui continue même après le port des uniformes scolaires et le silence des sirènes. C’est le cas de K. Aicha, une jeune fille de 18 ans en classe de terminal A2 qui a décidé de manifester sa joie de l’obtention du Baccalauréat au sein de l’entreprise familiale située dans la commune de Koumassi. « InchAllah, je vais avoir mon Bac cette année. Mais, pour le moment puisque ce sont les vacances, j’ai décidé de travailler chez mon papa qui a une entreprise. Cela va permettre d’avoir de l’argent ainsi qu’être responsable », confie-t-elle, optimiste pour ses résultats au Bac. Comme, elle de milliers d’élèves issus de famille modeste non pas le choix que de se lancer dans une activité lucrative pour financer les études pour l’année scolaire prochaine. Karidjatou K. vend ses services dans un restaurant à Treichville, en contrepartie d’une somme de 20. 000 Fcfa par mois. Cet argent, la jeune fille d’environ 14 ans le garde soigneusement afin d’aider ses parents à payer ses fournitures à la rentrée scolaire. « Je nettoie les poissons et les poulets que je prépare pour notre clientèle. Je fais ce petit job pendant trois mois ce qui me permet d’avoir au total 60.000 Fcfa à la fin de mon contrat », raconte-t-elle, les yeux remplis de fierté.
À l’en croire, en plus de pouvoir aider ses parents dans l’achat des manuels et autres fournitures scolaires, ce travail lui permet également d’argent de poche. Ainsi, elle peut payer certains articles des jeunes filles de son âge sans tendre la main à ses géniteurs. Seydou D. fait autant que Karidjatou. Ce jeune homme issu d’une famille nombreuse travaille dans un magasin de mèche pour payer ses fournitures scolaires pendant la rentrée scolaire et ses moyens de déplacement afin d’alléger les dépenses de ses parents. De nombreux élèves profitent de cette période d’interruption des cours pour gagner un peu d’argent avec un travail de vacances. Les jobs de vacances constituent un précieux champ d’apprentissage, déclare Safi Coulibaly, qui aide sa mère à vendre des articles de cuisine, des vêtements de bébé et des accessoires de beauté au grand marché de Port-Bouet. Les activités sont multiples en cette période. Ainsi, les élèves peuvent s’occuper en exerçant divers métiers comme celui de lavage de voitures, la gérance de box de cabine téléphonique ou de cybercafé. Les jeunes filles quant à elles, peuvent s’occuper avec le travail temporaire de nounou, d’hôtesses d’accueil, de vendeuse de fruit, de vêtements ou de bijou etc. Les bras valides peuvent se tourner vers les jobs physiquement contraignants comme celui d’apprenti maçon (communément appelé ‘‘manawa’’ en Côte d’Ivoire). Ils peuvent aussi proposer des services de jardinier, technicien de surface et plongeur. Mais faut-il le noter, le code du travail ivoirien indique que les enfants ne peuvent être employés dans une entreprise, même comme apprentis, avant l’âge de 14 ans, sauf dérogation édictée par voie réglementaire.
Ange Sarah