Patrice Talon a été élu président du Bénin en 2016 sur le thème de la « rupture ». Considéré comme un visionnaire par l’élite du pays, celui qui aurait été marqué par sa rencontre avec le président rwandais Paul Kagame, transforme peu à peu son pays dans tous les domaines.
Le Président béninois, Patrice Talon, 65 ans, est à la tête d’un gouvernement d’une vingtaine de ministres, dans un pays de 12 millions d’habitants dirigé avec 109 députés pour 77 maires. L’homme figure au 15e rang des plus grandes fortunes d’Afrique subsaharienne francophone dans le classement Forbes de 2015. Son patrimoine y est estimé à 401 millions de dollars. Il est ami à Vladmir Poutine avec qui, il discute très souvent.
Obsédé par les résultats, Patrice Talon depuis son accession au pouvoir, a entamé une panoplie de réformes dans les secteurs clés de la vie publique du pays. Santé, politique, éducation, armée, sport aucun secteur n’y échappe. « C’est un réformateur résolu. C’est d’abord un révolté. Révolté contre la situation de nos Etats depuis 1960. Révolté de voir que l’action publique pendant 50 ans, n’aura pas été à la hauteur des attentes des populations africaines. Et c’est ce qui l’a obligé à s’engager en politique. En quelques mots, le Président Talon est un révolutionnaire qui s’ignore. Il fait la révolution sans les armes, loin du populisme », le décrit Wilfried Léandre Hougbédji, le porte-parole de son gouvernement. Selon lui, « l’action phare du président Talon c’est le nouvel état d’esprit, de considérer que rien n’est impossible sur le chemin du développement, qu’il a inculqué aux béninois ».
Les reformes innovantes du président béninois
Il l’a lui-même confié dans une interview, avec fierté. Il a renvoyé des dizaines de fonctionnaires à la moindre faute ou qui tentaient de garder par devers eux quelques avantages indus pour arrondir les fins de mois. La Police des polices est constamment à la traque des soldats véreux qui sont très vite traduits devant la Cour de Répression des infractions économiques et du Terrorisme (la CRIET). Lors du défilé du 63ème anniversaire du pays, le mardi 1er Août 2023, c’est un gradé de la Garde républicaine, se pliant en quatre, qui supplie un journaliste qui a débordé de la ligne de presse en ces termes « Mon frère, s’il te plait repart à ta place. Il ne faut pas gâter mon travail. J’ai 5 enfants. Avec ‘’la Rupture’’, si tu ne te remets pas à ta place, je vais perdre mon emploi à cause de toi ».
Toute chose révélatrice du nouvel état d’esprit de discipline des fonctionnaires béninois.
Sur le plan économique, le Bénin qui était à 1% de croissance en affiche une belle croissance de 6,8 % depuis 2018, grâce à une formalisation à marche forcée de l’économie informelle, qui représente la quasi-totalité des sources de revenus de la petite classe moyenne.
C’est sur le plan politique que Patrice Talon surprend plus d’un observateur de la vie politique au Bénin. En 2017, seulement un an après son élection, le président béninois introduit l’article 42 dans la constitution de son pays stipulant que « nul ne peut de sa vie, effectuer plus de deux mandats présidentiels… ». Et sur ce point, son porte-parole Wilfiried Léandre reste formel contre tous ceux qui soupçonne son boss de vouloir briguer un troisième mandat « C’est clair comme l’eau de roche, Patrice Talon ne sera pas candidat en Avril 2026 » ; soutient-il avec force.
Selon lui, en 2016, quand le président Talon accédait au pouvoir, le pays était à 0% de production de ses énergies électriques. Avec à la clé de nombreux cas de délestage. « D’où les mesures fortes dans ce secteur pour le stabiliser. Ce qui a donné à ce jour, 60% de production par le pays de ses énergies après la construction de plusieurs centrales électriques », explique le secrétaire général adjoint du gouvernement.
Au plan du cadre de vie, le président béninois a été fortement marqué par sa rencontre avec le président rwandais Paul Kagamé, trois mois après son arrivée au pouvoir. « Il voulait axer son mandat sur un modèle politique charismatique, il l’a trouvé en Kagamé chez qui, il a copié le modèle d’assainissement urbain, arrivant par la suite à donner fière allure et un cadre de vie décent à ses populations après avoir nettoyé plusieurs villes de toutes les constructions anarchiques », explique une source gouvernementale.
L’une des réformes qui aura fait jaser les fonctionnaires, est la loi interdisant désormais toute grève dans le secteur de l’éducation nationale, de la santé et de la justice. « Ce n’est aucunement pas une gestion autoritaire du pouvoir d’Etat. Puisque sans avoir besoin de grève, le dialogue social entre les travailleurs de ces secteurs et l’Etat, est constant. Ce qui leur permet d’obtenir tout ce qu’ils espèrent de l’Etat sans avoir besoin de faire mourir les béninois sur des lits d’hôpitaux » nous confie le Pr. Benjamin Hounkpatin, ministre de la Santé. Poursuivant les réformes dans ce secteur, le pouvoir Talon a pris une loi interdisant à tout agent de la santé exerçant dans le public d’occuper tout poste dans le secteur privé de la santé. « Ils sont désormais obligés de faire le choix entre la fonction publique et privée. Plus possible de jongler sur les deux tableaux. Quand on a institué cette loi, seul un médecin a fait le choix de partir pour le privé. Ce qui prouve qu’on avait raison », a expliqué le ministre de la Santé. Dans ce secteur, le pouvoir va instituer une réforme sur les évacuations sanitaires. « Dans ce domaine, avec la reforme, nous sommes passés de 15 milliards de FCFA de dépenses publiques à 5 milliards de FCFA à ce jour », se réjouit le Pr. Hounkpatin.
Au plan de la sécurité nationale, le pouvoir Talon a tout aussi opéré de nombreuses réformes. Décidant d’uniformiser les corps de la Police et de la Gendarmerie pour en faire un corps d’élite. « Cette réforme, avec à l’appui l’équipement de pointe fait à notre armée, a permis de faire reculer le phénomène de terrorisme dans notre pays. Depuis quelques mois, aucune attaque terroriste n’est enregistrée aux frontières de notre pays », s’exclame un gradé.
Dossier de Sam Wakouboué, envoyé spécial au Bénin
Lég : Le Président béninois Patrice Talon engagé dans l’assainissement de la vie publique de son pays.