Le prince héritier du royaume d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salman (MBS) a nommé ce samedi 12 aout 2023 un ambassadeur chargé spécialement de traiter le dossier palestinien. Nayef al Soudairi sera l’interlocuteur direct des responsables de l’Autorité palestinienne en lieu et place de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en Jordanie qui jusque-là avait le dossier en main.
Cette nomination représente « un pas important », a déclaré le diplomate dans une vidéo diffusée par la chaîne de télévision publique saoudienne Al-Ekhbariya. Il a souligné la volonté du roi Salmane et du prince héritier Mohammed ben Salmane « de renforcer les relations avec les frères de l’État de Palestine et de lui donner un soutien formel dans tous les domaines ».
Le nouvel ambassadeur saoudien servira aussi de consul général à Jérusalem que Riyad rattache ainsi aux Territoires palestiniens. Le représentant saoudien a présenté une copie de ses lettres de créance à un conseiller du président palestinien en déplacement à Amman. Il ne s’est pas rendu dans les Territoires palestiniens dont les frontières sont contrôlées par Israël, évitant ainsi tout contact officiel avec un pays que Riyad ne reconnaît toujours pas formellement.
De son côté, le ministre israélien des Affaires étrangères a affirmé ce dimanche 13 aout 2023 que son pays n’autorisera pas l’ouverture d’une représentation diplomatique saoudienne auprès de l’Autorité palestinienne, tout en reconnaissant que Riyad n’a pas besoin de l’accord d’Israël pour ouvrir cette mission dans la mesure où elle se trouve en Jordanie.
Ce diplomate, Nayef al Soudairi, qui certes réside à Amman, est un cousin du prince héritier Mohammed ben Salman et perçu comme l’un de ses proches.
L’initiative saoudienne vient quelque peu tempérer les rumeurs des derniers jours évoquant un accord de normalisation imminent entre l’Arabie saoudite et Israël, sous l’impulsion américaine – une nouvelle étape des accords dits d’Abraham, initiés par l’administration Trump.
L’Arabie saoudite ne reconnaît pas Israël et n’a pas adhéré aux accords d’Abraham de 2020, négociés par les États-Unis, qui ont permis à l’État israélien de normaliser ses relations avec deux voisins du royaume, les Emirats arabes unis et Bahreïn ainsi que le Royaume du Maroc. Toutefois, en juillet 2022, Ryad avait annoncé l’ouverture de son espace aérien à « tous les transporteurs », y compris israéliens.
Nomel Essis avec RFI, Ouest France, La Libre Belgique