Oubliées les années de brouilles entre le Royaume d’Arabie saoudite et la République islamique d’Iran. Après le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays, les visites des autorités se multiplient. Le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir-Abdollahian, est arrivé, jeudi 17 août, à Riyad, selon un média d’État iranien. Sa visite est la première depuis le rétablissement des liens diplomatiques entre les deux pays. C’est une nouvelle étape du réchauffement des relations irano-saoudiennes.
Cette visite sera axée sur « les relations bilatérales, les questions régionales et internationales », avait indiqué tôt jeudi la télévision d’État iranienne Irib. Hossein Amir-Abdollahian a assuré que son pays oeuvrait pour « l’unité du monde musulman », a déclaré le ministre iranien au cours d’une conférence de presse avec son homologue saoudien. Les deux hommes se sont réunis dans une salle appelée « Solidarité islamique », « prélude à la rencontre des chefs des deux Etats », a ajouté Hossein Amir-Abdollahian, sans préciser quand le président Ebrahim Raïssi se rendrait en Arabie saoudite à l’invitation du roi Salmane.
« Nous sommes sûrs que toutes ces rencontres et cette coopération contribueront à l’unité du monde musulman », s’est félicité le responsable iranien.
Hossein Amir-Abdollahian a par ailleurs profité de l’occasion pour réaffirmer le soutien de la République islamique à la cause palestinienne, au moment où les Etats-Unis, bête noire de Téhéran, cherchent à normaliser les relations entre l’Arabie saoudite et Israël.
Sept ans de brouille
L’Iran, pays à majorité chiite, et l’Arabie saoudite sunnite avaient rompu leurs relations en 2016 après l’attaque de missions diplomatiques saoudiennes par des manifestants dans la République islamique, en réaction à l’exécution par la monarchie du Golfe d’un influent religieux chiite.
Les deux puissances rivales du Moyen-Orient ont accepté de reprendre leurs relations diplomatiques dans le cadre d’un accord conclu le 10 mars par l’entremise de la Chine.
Le rétablissement des relations a pris forme lorsque la République islamique a rouvert le 6 juin sa mission diplomatique à Riyad. De son côté, l’Arabie saoudite a rouvert son ambassade en Iran début août.
Mi-juin, le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Fayçal ben Farhane, avait effectué une visite officielle en Iran, une première pour un ministre saoudien des Affaires étrangères dans ce pays depuis 17 ans.
Autre première depuis le dégel irano-saoudien, des responsables militaires des deux pays se sont rencontrés à Moscou en marge d’une conférence sur la sécurité, a indiqué mercredi un média d’État iranien.
Les deux puissances rivales entretenaient jusque-là une inimitié qui s’est manifestée par des positions souvent opposées sur les dossiers régionaux.
Depuis le dégel amorcé en mars, l’Arabie saoudite a renoué avec la Syrie, alliée de Téhéran, et a intensifié ses efforts de paix au Yémen, où elle dirige une coalition militaire appuyant le gouvernement yéménite contre les rebelles Houthis, proches de l’Iran.
Nomel Essis avec France 24