A deux jours de l’ouverture de la campagne relative aux élections municipales, Adama Bictogo, candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) était face à la presse le mercredi 23 août 2023 pour lui présenter les membres de sa liste, mais également le projet qu’il défendra face aux populations de Yopougon dont il brigue la mairie. Avant cette importante rencontre organisée par le Président de l’Assemblée nationale et son staff, nous avons échangé avec lui. Lisez cette interview exclusive du « Diamant Noir » ! Lisons
Bonjour Mr Adama Bictogo. Dites nous. Pourquoi avez-vous été choisi pour représenter le RHDP dans cette commune stratégique du District d’Abidjan alors que le maire sortant est du même parti?
Lorsque le président m’a désigné, j’ai pris cela comme une mission et j’exécute la mission au regard de ce que Yopougon représente au plan politique, dans l’économie ivoirienne, au plan sociologique. Pour nous Yopougon est importante. Pendant longtemps Yopougon et Abobo ont été deux communes par lesquelles des évènements sont survenus en Côte d’Ivoire. Yopougon en tant que commune apaisée veut faire partie de la force motrice du renforcement de la stabilité en Côte d’Ivoire et du renforcement de la cohésion sociale. Ma nature, ma vision à moi, c’est que Yopougon devienne effectivement cette force motrice de l’ensemble de toutes les ethnies en Côte d’Ivoire, de toutes les communes qui y résident. C’est donc de faire de Yopougon la force motrice de son renforcement, de sa cohésion sociale dont notre pays a besoin. Yopougon a été une commune qui a été traversée par beaucoup de secousses. Elle a payé le prix des différents évènements que nous avons connu en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui et plus que jamais, Yopougon doit être cette commune où il faut cicatriser tout ce qu’on a vécu. Réveiller les consciences de façon unanime, s’engager vers l’avenir. Pour cela, il faut leur proposer un programme qui permet à chaque couche de la société de se retrouver. Je crois que j’en ai les capacités. Et c’est avec les populations de Yopougon que nous allons réaliser ce projet qui va transformer Yopougon. Yopougon transformée, c’est une bonne partie de la Côte d’Ivoire qui gagne.
Vous parlez de projets, quelle est la stratégie pour garder Yopougon dans le giron du RHDP. Vous avez deux candidats importants en face le PDCI et le PPACI. Quelle est votre stratégie pour gagner. ?
Ma stratégie c’est d’être à l’écoute des populations. Depuis le mois de novembre j’ai parcouru quartier sur quartier. J’ai visité des familles. Aujourd’hui, je me suis fait une conviction. C’est que toutes les préoccupations de Yopougon aujourd’hui ont été portées à ma connaissance, à travers les visites de familles, à travers les quartiers, à travers les meetings. Aujourd’hui, je connais les attentes de Yopougon. Les autres partis politiques, je n’en fais pas une préoccupation. Ce qui est important, c’est quelles sont les réponses que j’apporte aux populations. Et ces réponses, je les ai à travers mon projet basé sur huit piliers : le cadre de vie, la sécurité, la formation emploi jeunes, l’autonomisation des femmes, la réhabilitation des routes, reprogrammer l’approvisionnement en eau et l’approvisionnement des gros marchés. Comme vous savez Yopougon a produit les plus grands talents au niveau du sport et nous n’avons pas de complexe sportif. 95% des artistes proviennent de Yopougon. Nous n’avons pas de palais de culture. Autant d’éléments qui doivent permettre à Yopougon de devenir l’une des communes les plus attractives. Mais il y a deux choses qui s’ajoutent à cela. Ce qu’on ne sait pas trop. C’est que Yopougon a un site balnéaire. Prenez l’île Bouley, prenez Azito. Ce sont de beaux sites au bord de l’eau, qui peuvent faire l’objet d’une vraie politique touristique. Il y a la zone industrielle. Il y a 400 entreprises. Demain (NDRL : jeudi 24 août 2023),je rencontre les chefs d’entreprises. Il n y a pas de raisons que Yopougon ait une zone économique où il y a 400 entreprises et que nous ayons le plus grand taux de chômage à Yopougon. Il y a une politique d’emploi à mener en concertation avec ces chefs d’entreprises. Et c’est ce que nous allons faire. Cela fait partie de notre projet. Donc pour moi, le PPACI, le PDCI vont competir avec le RHDP. Ma candidature va au-delà des sensibilités. J’ai une candidature qui épouse l’expression plurielle de Yopougon . Et je crois par mes rencontres, les populations ont compris que je suis de compromis. Un homme de consensus qui va au-delà des frontières politiques et qui épouse les préoccupations. C’est cela qui est important pour moi.
Sur le papier le programme est très intéressant mais vous n’êtes pas originaire de Yopougon. Vous n’avez pas peur que les habitants soient freinés par cette distance ?
Si vous allez avec moi à Yopougon, vous allez vous demander si je ne suis pas né à Yopougon. Aujourd’hui, les populations de Yopougon se sont appropriés ma candidature. C’est la même euphorie, la même énergie qui se dégage aussi bien chez les jeunes, chez les femmes, quelque soit la nature du quartier. Donc toutes les communautés aujourd’hui se sont appropriées ma candidature. Vous savez mon élection à Yopougon va s’apparenter à mon élection à l’Assemblée nationale, où tous les partis politiques de l’opposition ont appelé à voter pour ma personne. Je suis un homme des compromis. Je suis un homme du consensus. J’ai une politique de concertations. Je suis à l’écoute. Ce qui est important pour moi, c’est la Côte d’Ivoire. On est d’abord ivoirien avant d’être RHDP, PDCI, PPACI et c’est ce que je mets en avant. Cette citoyenneté. C’est donc un engagement citoyen. Cet engagement citoyen plaît aux ivoiriens. Cet engagement ivoirien traduit l’expression ivoirienne. Et je crois que les ivoiriens ont compris. En particulier les populations de Yopougon. Je suis candidat pour le bonheur de Yopougon. Je suis candidat pour la dignité des familles de Yopougon. Je suis candidat pour accélérer le développement. J’ai un plan qui s’apparente à un plan Marshall pour Yopougon que je vais présenter au président de la république, au gouvernement pour qu’ensemble, nous puissions accélérer le développement de Yopougon. Donc c’est plusieurs composantes. Il y a mon équation personnelle. Je pense que mon expérience politique et dans la gestion des entreprises, mon relationnel sont autant d’atouts pour Yopougon. A la vérité, c’est une rencontre entre un homme et une commune.
Vous êtes le président de l’Assemblée nationale. L’un des principaux hommes d’Etat de la Côte d’ Ivoire. Est-ce que pour que la commune reste RHDP, il faut avoir une personne aussi importante ?
Je pense que le président ne pas m’a pas désigné, parce que je suis président de l’Assemblée. Il m’a désigné sur la base des critères, sur la base de mes capacités, sur la base de mes atouts. Je suis un homme de rassemblement. J’assume mes convictions. Je fais valoir les convictions du parti, du président. Mais en même temps, je sais faire adhérer même les opposants aux convictions. Ce que je recherche, c’est le compromis. Le président après une analyse sociologique de Yopougon, a vu que j’avais un engagement qui prenait en compte l’ensemble des ivoiriens qui y vivent. Ce qui est important pour moi, c’est de répondre à leurs attentes. J’ai été proposé, désigné par le RHDP. Mais je vais au-delà des frontières du RHDP parce qu’on est d’abord ivoirien avant d’appartenir à des chapelles politiques.
Fulbert Yao