Le président Alassane Ouattara travaille à lutter contre la cherté de la vie, depuis son arrivée au pouvoir en 2011. Reconnaît Lamoussa Djinko, President du Renouveau Démocratique, qui était face à la presse ce vendredi 03 novembre 2023 à Cocody Attoban, pour sa sixième conférence de l’année, sur le thème de la cherté de la vie.
Toutefois, le conférencier estime que le modèle économique français choisi par les différents chefs d’Etat depuis Houphouet, ne peut pas faire sortir le pays de la misère.
Il estime que si des choix différents avaient été faits, la situation serait aujourd’hui différente.
« Mr Ouattara travaille. Il a choisi le modèle français. Ce modèle ne marche pas. S’il avait dévié, on serait à une position différente aujourd’hui », a t il fait remarquer.
« Ce problème ne changera pas parce que notre économie suit un modèle qui ne lui permet pas de se débarrasser de cette difficulté », a souligné Mr Djinko.
Aussi pour un pays dit agricole, fait-il savoir, nous ne contrôlons pas la bourse et les spéculations. Sans oublier le manque d’industrialisation afin d’avoir une valeur ajoutée.
Par ailleurs, d’après lui, l’économie n’est pas diversifiée et l’Etat se retrouve avec une petite assiette. Créant ainsi un déficit budgétaire d’où les impôts à tous les niveaux et la cherté de la vie.
Le président du Renouveau démocratique a aussi dénoncé la confiscation de 65% des réserves par la France et le remboursement du coût des infrastructures construits pendant la colonisation inclus dans les accords de 1959.
Il a aussi dénoncé la dévaluation du FCFA. Toujours, selon lui, l’assistance de l’Agence française de développent (AFD) est faite de sorte que les fonds retournent en France ( salaires des expatries, achats de matériels de ce pays…) « Nous achetons ce que nous ne produisons pas», a-t-il insisté tout en se désolant du manque de stratégie contre la cherté de la vie et l’auto suffisance alimentaire.
l’ancien directeur financier d’un groupe automobile américain s’est aussi insurgé contre la dette de 26 000 milliards de la Côte d’Ivoire en 13 ans, que le pays aurait contracté.
Pareil pour le train de vie de l’Etat avec 33 ministres là où il en propose entre 15 et 20 maximum.
Selon lui, la gestion de l’inflation par l’Etat n’est pas bonne, car il faut anticiper et gérer les crises afin de ne pas avoir de répercutions.
Pour résoudre le problème de la cherté de la vie, le président du Renouveau Démocratique Lamoussa Djinko a présenté dix solutions :
1. Remise en question des accords français établis depuis 1945, y compris le franc CFA, pour établir un nouveau partenariat avec la France.
2. Abandon du franc CFA et élargissement de l’UEMOA avec d’autres pays pour créer une banque centrale autonome.
3. Proposition d’une politique monétaire au sein de l’Union Africaine pour créer quatre zones monétaires sur le continent.
4. Création d’un système de crédit accessible à tous les Ivoiriens.
5. Création d’emplois dans chaque région pour décourager l’exode rural.
6. Transfert de la capitale à Yamoussoukro pour décongestionner Abidjan.
7. Rétablissement et réforme de la caisse de stabilisation pour soutenir les agriculteurs.
8. Réalisation en trois ans d’un programme d’auto-suffisance alimentaire.
9. Lutte contre la corruption.
10. Suppression du sénat.
L’ensemble de ce programme vise à créer des emplois, élargir la base fiscale, réduire les impôts et, finalement, mettre un terme à la cherté de la vie, a-t-il conclu.
Fulbert Yao