Quel que soit le vainqueur qui sortira des urnes, son mandat ne sera pas de tout repos. Il sera confronté à de multiples difficultés. La première difficulté est d’ordre financier. Le Pdci-Rda est réputé pour être une machine qui nécessite des sommes colossales pour son fonctionnement. Les cotisations des cadres et autres militants ne suffisent certainement pas. De son vivant, Konan Bédié était l’un des plus grands contributeurs. En effet, le Sphinx de Daoukro mettait bien souvent la main à la poche pour décanter bien de situations. Le poste de président du Pdci confère beaucoup de privilèges, certes, mais, cela nécessite de nombreux efforts financiers. Au soir du Congrès extraordinaire du 16 décembre 2023, son successeur doit l’avoir à l’esprit.
L’aspect financier ne sera pas le seul facteur pour être un bon successeur de N’Zueba. Henri Konan Bédié avait de l’aura qui allait au-delà des frontières ivoiriennes. En effet, il faisait preuve de certaines qualités et de aptitudes telles que la prestance, la confiance ou le charisme, qui font généralement que l’on se souviendra de sa personne. Ses valeurs ont laissé rarement les militants du Pdci-Rda indifférents. Durant tout le temps qu’a duré sa gestion, le Pdci et ses militants en ont largement profité. Le Sphinx de Daoukro a donc mis la barre haut. C’est aussi en cela que lui succéder est difficile. Car il reviendra au prochain président du Vieux parti de maintenir le cap. Une tâche qui ne s’annonce pas facile. Mais, c’est à ce prix qu’il gagnera la confiance des militants du parti.
Au-delà de son aura, le futur président du Pdci devra faire des pieds et des mains pour consolider l’unité au sein du parti. La survie de la formation politique dont il assurera la présidence en dépend. Depuis le décès du président Bédié et de l’annonce du Congrès extraordinaire, les éclats de voix se sont fait entendre sur la légitimité et la légalité de certaines personnalités à diriger le Pdci. La première personnalité visée par ces critiques est Tidjane Thiam. Il lui est reproché de ne pas remplir toutes les conditions d’éligibilité notamment le critère relatif au nombre d’années passées au Bureau Politique. «Je voudrais dire qu’il faut que très rapidement on mette fin à cette guéguerre au sein de notre parti», a appelé Akossi Bendjo, l’un des prétendants au fauteuil, lors d’une rencontre avec des militants du parti. L’ancien maire du Plateau n’a pas tort. Mieux, il a fait un bon diagnostic de la situation qui prévaut au Pdci. A l’heure actuelle, les camps des différents prétendants se livrent une guerre fratricide. Le Congrès s’annonce donc électrique. Et le parti risque d’en sortir très fragilisé. C’est donc un vaste chantier auquel le successeur de Bédié doit s’atteler : recoller les morceaux pour aller à la conquête du pouvoir d’Etat en 2025.
Une tâche herculéenne s’annonce pour le futur président du Pdci. Il devra faire preuve de maestria pour sortir le Vieux parti de l’état comateux dans lequel il est plongé depuis des années et le remettre sur les rails. Jean-Marc Yacé, Tidjane Thiam, Maurice Kakou Guikahué, Akossi Bendjo… sont prévenus.
G.K (Stg)