Après plus de 20 ans de rupture d’avec sa terre natale, TidjaneThiam a remis pied sur la terre ivoirienne. Accueilli comme le messie du plus vieux parti ivoirien, le Pdci-Rda, Thiam n’a pas le temps de poser sa valise et le voilà, candidatant pour le poste de président du Pdci, parti dont il s’est volontairement éloigné il y a des décennies de cela. Jouant sur la fibre ethnique. Il dépose sa candidature au siège du vieux parti, fredonnant un titre en langue Baoulé. Liesse et joie se font sentir chez ses partisans qui lui ont réservé un faste accueil. Oubliant et regardant de loin, les hommes forts du parti qui ont pourtant veillé sur la maison pendant sa grande et longue absence. Le messie est de retour. Le devoir de reconnaissance n’est pas d’un intérêt ici. C’est cela la nature humaine. Qui s’attache à l’intérêt de subsistance plutôt qu’à l’idéal. Le banquier arrive certainement avec le compte bourré. Que faire des idéologues politiques que sont les Guikahué et autres ? L’on pourrait le dire sans se tromper. Le Pdci agit en désespoir de cause. Vivre pendant 40 ans au crochet de la bienséance de l’Etat. Pour se retrouver après son détachement du Rhdp dans une opposition vécue avec amertume, on ne peut que s’accrocher à tout ce qui se présente comme un espoir de retour à la vie. Mais surtout, ce qui s’apparente à une possibilité de retour à la gestion des affaires de l’Etat. Thiam, le messie du Pdci. Dans l’espoir que cet espoir ne se transforme pas si vite en un désespoir de cause, on danse, jubile et on chante. Loin des funérailles du vieux Bédié.
L’homme nouveau c’est lui. Tidjane Thiam, né le 29 juillet 1962 à Abidjan en Côte d’Ivoire, dirigeant d’entreprise et homme politique ivoiro-français.
Diplômé de l’École polytechnique et de l’École des mines de Paris.
Il a occupé le poste de directeur général du Crédit suisse quatre années durant lesquelles il ramène la banque à une situation de profitabilité relative puisque quelques mois après son départ (février 2020) cette banque vit une véritable descente aux enfers. Ce qui importe peu ses partisans.
Il est nommé administrateur auprès du groupe Kering en 2020 et fut pressenti pour devenir ministre de l’Économie et des Finances en France. Aujourd’hui l’homme se positionne comme le prochain challenger de la présidentielle de 2025.
Attendons pour voir.
Sam Wakouboué