Tidjane Thiam (61 ans) a été élu président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA, opposition).avec 96,48 % des voix, contre 3,28% pour son adversaire Jean-Marc Yacé, lors du 8e congrès extraordinaire électif du parti à Yamoussoukro, qui a réuni le vendredi 22 décembre 2023, plus de 6.000 congressistes.
Succédant à feu l’ancien chef d’État (1993-1999) Henri Konan Bédié, décédé le 1er août 2023, le mandat de Thiam ne sera pas de tout repos. Car plusieurs défis se présentent à lui
La premier défi est d’ordre financier. Le Pdci-Rda est réputé pour être une machine qui nécessite des sommes colossales pour son fonctionnement. Les cotisations des cadres et autres militants ne suffisent certainement pas. De son vivant, Konan Bédié était l’un des plus grands contributeurs. En effet, le Sphinx de Daoukro mettait bien souvent la main à la poche pour décanter bien de situations. Le poste de président du Pdci confère beaucoup de privilèges, certes, mais, cela nécessite de nombreux efforts financiers. Le successeur doit l’avoir donc à l’esprit.
L’aspect financier ne sera pas le seul facteur pour être un bon successeur de N’Zueba. Henri Konan Bédié avait de l’aura qui allait au-delà des frontières ivoiriennes. En effet, il faisait preuve de certaines qualités et de aptitudes telles que la prestance, la confiance ou le charisme, qui font généralement que l’on se souviendra de sa personne. Ses valeurs ont laissé rarement les militants du Pdci-Rda indifférents. Durant tout le temps qu’a duré sa gestion, le Pdci et ses militants en ont largement profité. Le Sphinx de Daoukro a donc mis la barre haut. C’est aussi en cela que lui succéder est difficile. Car il revient au président actuel du Vieux parti de maintenir le cap. Une tâche qui ne s’annonce pas facile. Mais, c’est à ce prix qu’il gagnera la confiance des militants du parti.
Au-delà de son aura, le futur président du Pdci devra faire des pieds et des mains pour consolider l’unité au sein du parti.
La survie de la formation politique dont il assurera la présidence en dépend. Depuis le décès du président Bédié et de l’annonce du Congrès extraordinaire, les éclats de voix se sont fait entendre. Et le parti semble très fragilisé. C’est donc un vaste chantier auquel Thiam doit s’atteler : recoller les morceaux pour aller à la conquête du pouvoir d’Etat en 2025.
Une tâche herculéenne s’annonce donc pour lui. Il devra faire preuve de maestria pour sortir le Vieux parti de l’état comateux dans lequel il est plongé depuis des années et le remettre sur les rails.
Mais avant, tous ces chantiers, Tidjane Thiam devra assurer des funérailles inoubliables pour Henri Konan Bédié.
Fulbert Yao