Dans une interview à linfoexpress.com, le député élu et ministre du Commerce et de l’Industrie, fils et cadre de Yamoussoukro, Dr. Souleymane Diarrassouba, est longuement revenu sur l’honneur fait à la ville de Yamoussoukro, dans le cadre de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN CI 2023). Il a surtout insisté sur les retombées économiques et financières de cette compétition continentale.
Pour la première fois de son histoire, la ville de Yamoussoukro a enregistré plusieurs rencontres d’une Coupe d’Afrique des Nations. En tant que cadre et élu de la ville, quel est le sentiment qui vous anime après un tel honneur ?
Je voudrais, avant tout propos, adresser mes vifs remerciements au président de la République, SEM. Alassane Ouattara qui a honoré la ville natale de Nanan Félix Houphouët-Boigny, inspirateur de sa ligne politique. En effet, grâce à la construction du stade Charles Konan Banny de 20 000 places, le chef de l’État a permis aux populations de Yamoussoukro et dans toute leur diversité, de vibrer comme un seul homme au rythme de la 34ème Coupe d’Afrique des Nations, « la CAN CHEZ NOUS ». L’ensemble des habitants lui témoigne leur infinie reconnaissance pour toutes les actions de développement qu’il continue de poser sur les terres du bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne en vue de redonner à Yamoussoukro son lustre d’antan. Des participants venant des régions du Bélier et de la Marahoué ont également communiqué avec leurs frères et sœurs de Yamoussoukro durant les matchs.
Comment avez-vous vécu la joie débordante qui s’est emparée des populations au contact de leurs nombreux hôtes ?
Tout simplement merveilleux ! Les populations ont vécu des moments de joie et de fortes émotions qui resteront à jamais gravés dans la mémoire collective. La ville de Yamoussoukro a eu le privilège d’accueillir sur son sol des équipes de renom telles que le Sénégal, champion d’Afrique sortant, la Guinée, le Cameroun, 5 fois champion d’Afrique, ainsi que la Gambie et le Mali. Il y a également eu le match entre le Cap Vert et l’Afrique du Sud. Avec elles, plusieurs de leurs supporters. Je voudrais ici dire merci aux populations de Yamoussoukro qui ont réservé un accueil chaleureux et fraternel à tous nos hôtes pendant la phase de poule, les 8èmes et les ¼ de finales. Elles ont démontré à la face du monde que l’hospitalité ivoirienne est une réalité et unique au monde. Évidemment, nous avons poursuivi les campagnes de sensibilisation et d’union pour que le séjour de nos hôtes se déroule sans heurts et dans de très bonnes conditions. Mieux, nous avons été présents avec eux dans les tribunes pour vibrer lors de tous les matches qui se sont déroulés au stade CKB de Yamoussoukro. Ce fut de grands moments avec de beaux spectacles de football. Les populations ont eu le privilège de voir jouer leurs stars de football qu’elles ne voient qu’à travers le petit écran.
Monsieur le Ministre, vous êtes présenté comme l’un des artisans des mobilisations record au stade Charles Konan Banny. Quelle est la stratégie mise en place pour amener les populations à occuper les tribunes ?
Nous avons simplement fait nôtre l’appel du Président Alassane Ouattara à œuvrer pour que la CAN CHEZ NOUS soit un succès, voire la meilleure jamais organisée dans l’histoire du football africain. À cet effet, nous nous sommes impliqués à fond, à travers des invitations à l’endroit de nos frères et sœurs pour occuper les places au stade, même les jours où les Éléphants n’étaient pas en lice. Vous conviendrez avec moi que cette vague de mobilisation a atteint son pic lors de la rencontre Côte d’Ivoire-Sénégal, le lundi 29 janvier 2024, comptant pour l’élimination pour les ¼ de finales de la compétition. Ce jour-là, le compteur a affiché 19 948 au stade Charles Konan Banny, dont la capacité d’accueil est de 20 000 places. Bien avant, lors du match Sénégal-Cameroun, le stade CKB a affiché 19 822 supporters à cette rencontre. Chapeau aux supporters, aux autorités locales et aux cadres de la ville et de la région qui se sont impliqués dans la mobilisation pour ce franc succès.
En plus du village Akwaba CAN mis en place par le COCAN, vous avez initié une fan-zone au profit des populations. Pouvez-vous revenir sur l’objectif de l’initiation de cet espace ?
La ville de Yamoussoukro connaît une forte urbanisation marquée par la création de nouveaux quartiers. Les distances sont désormais considérables d’un quartier à un autre. Le village CAN Akwaba est situé à la place Jean Paul II, facile d’accès pour les riverains des quartiers Assabou, 220, 100 logements et 227 logements. Ce qui n’est pas le cas pour ceux des nouveaux quartiers Kokrenou, Bellevue et bien d’autres. La mise en place de la fan-zone à Dioulakro répond au besoin de permettre aux riverains de ces quartiers éloignés de suivre les différents matchs des Éléphants de Côte d’Ivoire dans une ambiance festive de stade. Cette fan-zone a toujours été bondée de monde dans une ambiance à l’ivoirienne. Je voudrais profiter de vos colonnes pour dire merci à l’ensemble des cadres de la ville qui nous accompagnent dans cette initiative. J’invite les populations à continuer d’investir cette fan-zone, le dimanche prochain, pour pousser notre équipe nationale à la victoire finale.
Avez-vous le sentiment que la 34ème Coupe d’Afrique des Nations de football a été bénéfique aux entrepreneurs ivoiriens et particulièrement à ceux de Yamoussoukro, après que le Gouvernement a émis le vœu qu’elle serve de tremplin aux produits ‘’Made in Côte d’Ivoire’’ ?
En dehors de son aspect sportif, la CAN CHEZ NOUS a été l’occasion de promouvoir les produits ‘’made in Côte d’Ivoire’’. Le Ministère du Commerce et de l’Industrie, à travers la Direction générale des PME et de l’Artisanat, a initié la CAN de l’Artisanat aux alentours des stades et à l’intérieur des villages Akwaba, afin de permettre aux artisans de vendre leurs produits aux supporters. Cette initiative a enregistré un franc succès et a permis l’écoulement de nos produits locaux. Bien entendu, la ville de Yamoussoukro n’a pas échappé à cette vague où le village Akawaba CAN a répondu à toutes les attentes en la matière. Avec la présence des Éléphants dans la compétition, la ferveur des populations a permis aux commerçants et opérateurs économiques, notamment les restaurateurs, hôteliers, transporteurs, organisateurs d’événements, artisans, artistes et bien d’autres encore de faire de bonnes affaires et d’engranger des revenus durant plus de 30 jours de compétitions. Les retombées économiques de la CAN sont donc concrètes et palpables et nous en sommes heureux. Et mieux, toutes les populations venues d’ailleurs estimées à 1,5 million durant cette CAN ont pu se procurer partout des produits vivriers et autres mets ivoiriens à des prix compétitifs.
Inauguré en juin 2022, le stade CKB contribue à faire régner la splendeur de la ville de Yamoussoukro. Quel message pourriez-vous adresser au Président Alassane Ouattara qui a permis la construction de ce joyau architectural ?
Le seul message se résume en 5 lettres : MERCI. Je voudrais, à travers ma modeste personne, mais aussi au nom de mes frères et sœurs de Yamoussoukro, dire sincèrement merci au Président Alassane Ouattara pour l’intérêt particulier qu’il accorde à la ville natale de Nanan Félix Houphouët-Boigny. Il s’est engagé à lui redonner son lustre d’antan et c’est avec beaucoup de joie que nous constatons les résultats de son engagement. Le stade CKB vient en rajouter à l’attractivité de Yamoussoukro qui est une ville touristique par excellence. Elle abrite notamment la basilique notre dame de la paix, la mosquée de la paix, la fondation Félix Houphouët-Boigny, la résidence de Félix Houphouët-Boigny et le parc animalier d’Abokouamékro. Cet actif doit être bien entretenu par les services compétents et continuer de recevoir de grands événements, afin de continuer de faire vivre et animer la ville de Yamoussoukro.
Avez-vous un message particulier à l’endroit de vos frères et sœurs de Yamoussoukro qui vivent des moments intenses grâce à la CAN ?
Je demande à mes frères et sœurs de Yamoussoukro et à tous les Ivoiriens de porter les Éléphants dans leurs prières, afin que la coupe reste chez nous. Je voudrais également exhorter nos populations à œuvrer sans relâche à préserver la paix et la cohésion, le vivre ensemble : ciment du développement et de la prospérité de notre pays. Je les invite à bien prendre soin du stade Charles Konan Banny et à toujours lui donner vie avec la tenue de différentes activités. Après la débâcle des Éléphants face la Guinée équatoriale, les Éléphants ont renoué avec la victoire en 8èmes de finales face au Sénégal, le champion sortant. Et ce, au stade CKB. Yamoussoukro a donc porté chance aux Éléphants. Cette dynamique se poursuivra, avec la volonté de Dieu, jusqu’à la victoire finale le dimanche 11 février face au Nigeria. Allez les Éléphants pour notre 3ème étoile ! Merci illimité au Président de la République, SEM Alassane Ouattara, pour sa vision, son leadership, son amour pour Yamoussoukro et la qualité de nombreuses infrastructures construites dans notre cité.
Interview réalisée par
Traoré Yacouba Diarra