Les ministres ivoiriens Jacques Konan Assahoré et Souleymane Diarrassouba sont déterminés à faire en sorte que le décret 2013-327 du 22 mai 2013 signé par le Président de la République Alassane Ouattara, interdisant la production, l’importation, la commercialisation, la détention et l’utilisation des sachets plastiques, soit une réalité.
À cet égard, ils multiplient les rencontres avec les acteurs, notamment la Chambre de Commerce ivoiro-libanaise qui défend la production et l’usage du plastique au mépris des engagements.
Le premier à les rencontrer, le mercredi 6 mars dernier, a été le ministre de l’Environnement, Jacques Assahoré Konan. L’ancien directeur du Trésor a déploré, à cette occasion, que le secteur de la cimenterie se soit détourné de la tradition du papier kraft en utilisant, pour certains, des emballages plastiques, sous réserve de mettre en place un système de collecte et d’élimination de ces emballages après l’utilisation des ciments par les populations.
« Au regard du nombre de sacs en polypropylène (sacs plastiques) que l’on retrouve dans la nature, il semble qu’aucun dispositif de collecte et de recyclage de ces emballages n’a été mis en place par bon nombre d’entre vous », a-t-il indiqué.
Les sociétés de ciment, bien que n’étant pas des producteurs de plastique, sont concernées dans la mesure où les sacs plastiques interviennent dans le conditionnement de leurs produits. Non recyclés, ces polypropylènes se retrouvent dans la nature, causant des dégâts sur l’environnement, la santé humaine et animale.
Le Ministre a invité les cimentiers à prendre conscience des enjeux de la problématique afin de trouver des solutions avec l’implication de tous, tout en les rassurant que tous les acteurs intervenants dans la chaîne seront visés par cette démarche.
Les cimentiers ont salué l’initiative du ministre quant à la gestion de la situation et ont proposé la mise en place d’un comité de réflexion comprenant les différents acteurs pour une lutte efficace contre ces polypropylènes. Cette idée a été approuvée par le Ministre. Il a exprimé sa volonté de programmer un atelier, dans les jours à venir, pour réfléchir sur les solutions et la mise en œuvre des dispositions préconisées par les textes.
Il a également annoncé que d’autres rencontres auront lieu avec les fédérations de ces cimenteries.
De son côté, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, a reçu des opérateurs en lien avec la production et l’usage du plastique.
À cette rencontre, il a réaffirmé l’engagement du gouvernement ivoirien à l’application du décret de mai 2013, d’autant plus que les producteurs de plastique n’ont pas respecté les engagements en faveur du recyclage qu’ils avaient pris.
Ainsi, depuis cinq ans, ils n’ont pas effectué les investissements nécessaires. Pis, ils ont davantage compromis l’environnement et le cadre de vie dans le pays.
Assurant qu’ils vont poursuivre les consultations avec d’autres acteurs, ou plutôt avec tous les autres acteurs de la chaîne de production, de distribution et d’utilisation du plastique en Côte d’Ivoire.
Il faut rappeler que des études réalisées en 2019 ont montré que l’humanité produit environ 430 millions de tonnes de plastique chaque année. Deux tiers de cette production correspondent à des produits de courte durée de vie, devenant rapidement des déchets qui se répandent dans la nature, dans l’océan et souvent dans la chaîne alimentaire.
Fulbert Yao