Les organisations syndicales du Ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (MENA) ont annoncé vendredi la suspension de leur participation au processus du dialogue social dans les discussions sectorielles entamées depuis déjà deux (2) ans.
C’était au cours d’une conférence de presse animée par Bly Blé, à Cocody.
Elles exigent par ailleurs un « cadre de discussion constructif et productif comprenant les syndicats, Madame la MENA, le Ministère d’État, le Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, le Ministère de l’Économie du Plan et du Développement, le Ministère du Budget et du Portefeuille de l’État », de même qu’un traitement diligent de l’ensemble de leurs revendications.
Elles appellent tous les syndicats de base du MENA à une assemblée générale extraordinaire dont la date sera communiquée bientôt.
Mais comment sont-elles arrivées à cette situation ?
Les organisations syndicales expliquent qu’au premier trimestre de l’année 2023, elles ont consolidé toutes leurs revendications et doléances puis les ont soumises à discussion. Ces revendications sont de caractère pédagogique, administratif et financier.
En avril 2023, un travail concerté et minutieux, validé en plénière en présence de tous les syndicats et des représentants de l’administration, dont le Secrétariat Permanent du Conseil Consultatif du MENA, leur a permis de produire un document consensuel contenant toutes les revendications et doléances.
En janvier 2024, une réunion de discussions présidée par Monsieur le Directeur de Cabinet amorçait un début de résolution des revendications avec un point d’honneur sur les revendications à caractère administratif issues du profil de carrière des personnels enseignants. Celles-ci portaient essentiellement sur l’administration scolaire et devraient résoudre toutes les incongruités qui jalonnent l’administration scolaire en Côte d’Ivoire, et dont la correction est inscrite dans les conclusions des États généraux de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation (EGENA).
En février 2024, lorsque le Ministère d’État, Ministère de la Fonction Publique et de la Modernisation de l’Administration, dans le cadre des ajustements des emplois pour une meilleure concordance avec le nouveau statut général de la fonction publique, invite le MENA à lui présenter ses propositions notamment en ce qui concerne la création de nouveaux emplois nécessaires, un document validé par l’ensemble des acteurs a été élaboré à cet effet. Monsieur le DRH du MENA devait au nom du ministère le présenter à une rencontre avec la fonction publique. Monsieur le Directeur des Ressources Humaines, contre toute attente, et pour des raisons sans doute personnelles, décide de façon unilatérale et cavalière de retirer de sa présentation ce document, le fruit de la concertation menée jusqu’alors par les syndicats et l’administration dont il fait partie. Que pouvons-nous penser de cet acte et mieux de cette attitude ?
Par ailleurs, les organisations estiment que le directeur des ressources humaines se moque du dialogue social et se soucie peu de la paix sociale. Cet agissement, selon elles, indique que les discussions sectorielles ne sont qu’un simulacre du MENA pour gagner du temps et non une opportunité pour résoudre les problèmes de l’école.
Fulbert Yao