Dans quelle langue faut-il expliquer à cette opposition moribonde de Côte d’Ivoire que la Commission électorale indépendante (Cei) ne fait pas gagner une élection. Elle a exigé que le gouvernement fasse des reformes conformément à la décision de la Cour africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp).
Le président de la République et son gouvernement, soucieux de préserver la paix sociale, ont accédé à la requête des opposants visant à revoir la composition de l’organe électoral. Le retrait du représentant de l’Assemblée nationale et de celui du ministre de l’Economie et des Finances a été acté.
Les représentants des confessions religieuses ont été exclus. La Société civile a plus de représentants au détriment des partis politique tel que réclamé par une importante frange de la population qui estimait que la Cei était très politisée. Et la cerise sur ce gâteau, spécialement conçu pour faire plaisir aux opposants, est que le représentant du chef de l’Etat et celui du Premier ministre n’ont plus de voix délibérative et ne peuvent plus diriger l’institution électorale.
Si ce n’est faire preuve de mauvaise foi, que réclamer de plus pour des élections démocratiques, justes et transparentes? Rien que du bruit pour espérer gêner le gouvernement dans sa marche vers le progrès.
Si ces opposants (Moriferé Bamba, Armand Ouégnin, Boni Claverie,…) qui s’agitent étaient conséquents avec eux-mêmes, ils auraient dû saisir la Cour africaine des droits de l’Homme pour examiner la nouvelle mouture du texte avant de crier au loup. Il est indubitable que très peu de pays en Afrique disposent d’un texte aussi favorable à l’exercice de la démocratie que le nouveau texte ivoirien.
Au lieu de donner dans l’agitation, ces opposants des salons feutrés d’Abidjan devraient suivre la voie tracée par Eric Simien (à l’époque président de l’Apdh) qui avait saisi la juridiction de la Cedeao pour examiner la loi électorale ivoirienne.
Peut-on comparer l’actuelle composition de la Cei et celle qui avait été mise en place par le régime Fpi qui a organisé les élections de 2010 ? Si les opposants ivoiriens continuent de contester la nouvelle mouture de la Cei mise en place, malgré toutes les concessions, le gouvernement doit penser à remettre les élections entre les mains du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité.
Dans toutes les grandes démocraties que nous copions sous les Tropiques, c’est de cette façon que cela fonctionne. Si les opposants préfèrent pratiquer la politique de la chaise vide au lieu de venir à la table de la négociation, il va falloir en tirer toutes les conséquences. Nul ne doit se prévaloir de sa propre turpitude. Depuis 2011, ils boycottent le gouvernement, mais celui-ci avance. A un moment donné, il faut dire « STOP » ! Car trop, c’est trop !