Le ministre de la Construction, du Logement et de l’Urbanisme, Bruno Nabagné Koné, était, ce vendredi 22 mars 2024 face la Commission des affaires sociales et culturelles du Sénat. Il y défendait le projet de loi relatif aux professions d’ingénieurs et d’ingénieurs-conseils du secteur du bâtiment et des travaux publics.
Interpellé par un Sénateur si les démolitions qui sont faites par le District d’Abidjan le sont en coordination avec le ministère de la Construction, Bruno Koné a tenu à apporter des clarifications.
« Le désordre urbain surtout à Abidjan est visible par tous. Personne ne peut dire qu’il ne voit pas les choses anormales qui se passent au plan de l’occupation de l’espace dans nos villes en particulier à Abidjan. Tout le monde a tendance à regarder le ministère de la Construction dès qu’il y a une préoccupation liée à l’urbain. Nous ne nous en plaignons pas ! Mais, nous ne sommes pas le seul acteur. », a précisé Bruno Koné.
Selon lui, plusieurs acteurs interviennent pour mettre de l’ordre dans l’espace urbain. C’est le cas du ministère de l’Equipement et de l’Entretien routier pour le domaine public routier, le ministère de l’Assainissement pour des démolitions sur des ouvrages d’assainissement où dans des zones à risques, le ministère de l’Environnement quand des ouvrages d’évacuation des eaux pluviales ou usées sont occupés et les mairies qui doivent agir également pour tout ce qui est occupation anarchique du domaine public.
Il a situé le cadre de l’action de son ministère dans les constructions anarchiques notamment le défaut de permis de construire, la construction sur le terrain d’un tiers ou encore, le non respect des normes de construction. Son ministère agit également pour ce qui est des constructions neuves et les préfets et les maires interviennent pour toutes les constructions déjà habitées.
« Quand une construction est habitée et qu’elle présente des risques à l’habitation, il revient au préfet ou au maire de prendre des dispositions pour faire évacuer le bâtiment en question et neutraliser le risque éventuel qu’il y avait. Aujourd’hui, nous attirons l’attention de tous ces acteurs là. Nous n’avons pas la responsabilité mais nous attirons l’attention comme nous savons que c’est nous qui allons être accusés in fine de n’avoir pas fait ci ou ça, nous prenons les devants et nous écrivons aux maires. », a souligné Bruno Koné.
Poursuivant, il a fait comprendre l’action du d’Abidjan dans les récentes opérations de déguerpissement. « Quand il y a trop d’acteurs, l’action à mener n’est pas correctement menée. Donc, il revenait sans doute à quelqu’un, dans ce dispositif, de prendre la responsabilité d’y aller et de faire le travail qui n’est pas fait par certains. Cette mission a été confié au District qui a engagé des actions effectivement pour mettre de l’ordre dans le District d’Abidjan. Nous ne nous en plaignons pas tout simplement parce que notre ambition, c’est d’avoir une ville agréable, harmonieuse et qui donne envie plutôt que l’inverse. », a-t-il indiqué.
Cependant, il a admis quelques dysfonctionnements dans la forme. « Il y a eu sans doute quelques problèmes au niveau de la forme, de la procédure. Mais, je pense que vous avez dû voir dans les décisions prises par le gouvernement que ce sont ces dysfonctionnements qui ont été corrigés ou qui sont en cours de correction. Dès lors que ces dysfonctionnements sont corrigés ou en cours de correction, je ne peux pas dire que les choses ne se sont pas bien pas faites. Les missions sont bien connues et nous avons bon espoir qu’à l’issue des opérations, nous arriverons à avoir une meilleure maitrise sur ces installations et surtout qu’un plan complet de rétablissement de l’ordre, au plan de l’occupation de l’espace dans la ville d’Abidjan soit adopté et appliqué. Cela permettra d’avoir un environnement urbain beaucoup plus agréable que celui qui nous est offert aujourd’hui. », espère Bruno Koné.
Traore Yacouba Diarra