Sensibiliser les populations du Bounkani et du Tchologo en proie à l’extrémisme violent à la cohésion sociale. C’est le défi relevé par la Plateforme nationale du dialogue interreligieux contre l’extrémisme violent (PNDI-EV) au cours de sa tournée menée du 27 avril au 3 mai 2024 dans les localités de Tougbô, Moromoro, Bolé, Kafolo située au nord-est de la Côte d’Ivoire. L’objectif principal de cette mission menée par les Imams Koné Ibrahim et Sanogo Mamadou, ainsi que du Pasteur Zunon Didier, était d’organiser des activités visant à renforcer le dialogue interreligieux et multiculturel, en mettant particulièrement l’accent sur l’autonomisation des femmes.
Dans chaque localité visitée, la PNDI-EV été chaleureusement accueillie par les autorités locales, coutumières, religieuses ou administratives, témoignant ainsi de leur soutien et de leur engagement envers cette initiative. Les cérémonies ont débuté par des discours unanimes sur l’importance du vivre ensemble, prononcés par les chefs de village, les leaders religieux chrétiens et musulmans, ainsi que par les représentants de la Plateforme. Les danses traditionnelles des Lobis et des Kômônon, ont ensuite pris place, démontrant l’expression vivante de la culture locale. Ces performances ont été accueillies avec enthousiasme par les populations locales, jeunes et moins jeunes, qui ont exprimé leur joie de participer à cet événement unificateur. « Cette initiative a véritablement renforcé nos liens communautaires. En dansant et en chantant ensemble, nous avons ressenti un sentiment de fraternité qui transcende nos différences religieuses et culturelles », a affirmé Awa Ouattara, résidente de Tougbô. Même son de cloche chez Mamadou Sié, habitant de Moromoro. « En tant que jeune, j’ai été inspiré par cette expérience. Cela m’a montré que le dialogue et la compréhension mutuelle sont essentiels pour construire un avenir meilleur pour notre pays », s’est-il satisfait. « En tant que femme, je me sens valorisée par cette initiative. Cela nous donne une voix et une place importante dans la construction de la paix et de la cohésion sociale », renchérit Fatoumata Kambou, participante de Bolé.
Selon la PNDI-EV, le principal défi rencontré lors de cette mission financée par l’ambassade des Etats Unis en Côte d’Ivoire, a été celui de la mobilisation, en raison des rumeurs concernant la présence de groupes extrémistes dans la région. « Cependant, grâce à la coordination avec les forces de l’ordre locales et à leur présence rassurante, nous avons pu surmonter ces craintes et garantir la sécurité des participants », se satisfait-on du côté des organisateurs. Cette expérience souligne l’importance de la collaboration entre les acteurs locaux et les autorités pour garantir le succès de telles initiatives. « La mission menée a été un succès retentissant. En favorisant le dialogue interreligieux et multiculturel à travers des activités artistiques et culturelles, nous avons renforcé les liens communautaires et contribué à la promotion de la paix et de la compréhension mutuelle. Nous restons déterminés à poursuivre nos efforts pour construire un avenir où la diversité est célébrée et où le vivre ensemble est une réalité tangible pour tous », soutient la PNDI-EV.
Nomel Essis