C’est un air de renouveau. Initialement installés au Parc à bétail de Port-Bouët, les marchands ont rejoint début juin, un nouvel espace situé à l’ancienne casse d’Adjamé. Une délocalisation qui fait suite à une décision du District autonome d’Abidjan. En effet, la volonté du District d’Abidjan d’assainir davantage la ville d’Abidjan a contraint les marchands de bétail à plier bagages. A Adjamé, précisément à l’ancienne casse où ils se sont installés, une centaine de commerçants tentent d’écouler leurs bêtes. Même si leur installation est facilitée par les hommes du Ministre-gouverneur, Cissé Bacongo, l’intégration quant à elle, semble être moins facile que prévue. Inoussa Yameogo, vendeur de mouton, n’arrive pas à s’accommoder avec son nouvel environnement. «A vrai dire sur le nouveau site, il n’y a pas suffisamment d’espace pour les clients pour conserver les moutons», relate-t-il. Mais, l’étroitesse des enclos n’est pas le seul problème de ce marchand de bétail. Les clients viennent à compte-gouttes. Selon lui, cela fait cinq jours qu’il a aménagé, mais les clients se font toujours rares. «Pour le moment il n’y a pas de marché», fait savoir Inoussa Yaméogo. Mais, il garde espoir. La communauté musulmane s’apprête à célébrer, ce dimanche 16 juin, la Tabaski, aussi appelée la fête du mouton. «C’est à deux jours de la fête que le marché commence véritablement. Les clients préfèrent attendre la dernière minute avant de venir faire leurs achats», se montre-t-il optimiste.
Aussi, au regard de l’engouement des vendeurs, les places se disputent. Des marchands sont même obligés de se mettre à plusieurs pour exercer leur activité. « Nous sommes à quatre personnes sur un espace. Chacun à donner sa part qu’on a associée pour le prendre, mais sur le reçu c’est le nom d’une personne qui y figure», raconte Konaté A.
Et Konaté A. n’a pas tort. Sur le nouveau site à Adjamé ancienne casse, on dénombre plus de 150 enclos, pour plus de 500 marchands de bétail délocalisés à Adjamé, nous apprend l’un des responsables de la filière bétail, S.O.
Cohabitation « parfaite » entre nouveaux et anciens
Dans ce processus d’intégration des délocalisés, les anciens vendeurs du site tentent de jouer leur partition. « On a laissé les palabres. Ce qui est déjà fait est fait. On travaille ensemble. C’est eux les patrons. Ils nous apportent les moutons en gros et on les achète», laisse entendre Ouédraogo Oumar, représentant de la filière bétail à Adjamé. Comme il était de coutume, tous les marchands de bétail à l’heure de s’approvisionner la marchandise se ruaient tous à l’Abattoir de Port-Bouët. Mais depuis la relocalisation à l’ancienne casse, tout semble moins difficile pour tout le monde car s’approvisionnant au même endroit à la même tarification.
Sécurité garantie, salubrité moins…
Par ailleurs, quelques difficultés subsistent sur le nouveau site du parc à bétail. A savoir l’accès difficile au site causé notamment par les embouteillages dans le sens Adjamé-Abobo, sans oublier l’insalubrité. En effet, beaucoup d’efforts restent à faire, car «rien n’a changé par rapport à Port-Bouët», selon S.T, venu acheter son mouton.
S’il y a un point de satisfaction, c’est bien celui de la sécurité. Sur ce dernier point, on peut constater la forte présence des forces de l’ordre qui quadrillent le secteur jour et nuit, comme l’explique le Sergent-Chef Agnero Yokes, en service à la Brigade Anti-Émeutes (Bae). «Nous sommes là pour la sécurisation de la fête de tabaski, notamment des biens et des personnes sur le site. Pour l’heure, il n’y a pas de grands incidents à signaler. Nous sommes présents 24H/24 avec plusieurs équipes qui se relaient de jour comme de nuit», rassure-t-il.
Serge A. N’zebo (stg)