La coalition de l’opposition en vue des élections présidentielles de 2025, à laquelle aspire Laurent Gbagbo, représente un projet difficilement réalisable, voire illusoire. Les relations tendues provoquées par l’ancien chef de l’État depuis son retour de prison, avec ses ex-compagnons que sont Affi N’Guessan, Blé Goudé, et Simone Ehivet Gbagbo, justifient en partie cette affirmation
D’abord avec Affi Nguessan, le divorce a été définitivement consommé, lorsque Laurent Gbagbo avait accusé son ancien Premier ministre, de s’approprier son parti, le Front populaire ivoirien (FPI) et qu’il fallait créer un autre parti. « Lorsque tu quittes chez toi le matin pour te rendre dans un autre village et que sur la route tu rencontres une pierre, soit tu la sautes, soit tu la contournes. Je vous propose, au Comité central, la solution suivante : contournons la petite pierre. C’est nous le FPI, créons notre parti, changeons de dénomination, laissez Affi avec l’enveloppe », avait-il déclaré.
En réponse, Affi N’Guessan n’a pas hésité à rétorquer, lançant des piques à ses anciens camarades de parti : « L’enveloppe manifestement n’est pas vide. Elle est en train de déborder. Cette enveloppe qui déborde est la réponse à ceux qui rêvaient de nous enterrer », a-t-il affirmé.
Avec Blé Goudé, le bras de fer ne date pas d’hier. En 2022, alors que le président du Cojep attendait l’autorisation des autorités ivoiriennes pour rentrer en Côte d’Ivoire, Justin Koné Katinan, alors porte-parole du parti de Laurent Gbagbo, déclarait catégoriquement : « Nous le disons sans aucune haine, nous ne sommes pas ensemble. »
« Sur le terrain politique, nous sommes adversaires. Il faut que ce soit clair pour les Ivoiriens, pour nos militants. » Blé Goudé avait répliqué : « Je n’ai jamais été dans le groupe (le Front populaire ivoirien, FPI, fondé par Gbagbo et aujourd’hui dirigé par Pascal Affi N’Guessan). Je ne serai pas avec le sous-groupe (le PPA-CI) ». Ces positions tranchées montrent bien que la paix entre les deux personnalités n’est pas pour demain et que le rapprochement tant souhaité est illusioire.
De même, le divorce entre Laurent Gbagbo et son épouse Simone, demandé dès son retour à Abidjan en juin 2021 après son acquittement par la justice internationale, aura un impact sur cette coalition. Les proches de Simone Ehivet, présidente du Mouvement générations capables (MGC), gardent un mauvais souvenir de cet épisode.
Les partisans de Gbagbo, vont-ils accepter une alliance avec Simone, Sachant que l’ancienne première dame et la fille du « Woody de Mama » ont apporté leur soutien à Koné Tehfour, candidat proche de Guillaume Soro, lors des élections municipales à Abobo, au détriment du candidat du PPA-CI ?
Fulbert Yao