Après un jeudi mouvementé, la situation était calme ce vendredi à Adjamé village où la libération de la traversée pour permettre la réalisation des travaux du 4ème pont d’Abidjan se poursuivait.
Devant le camp des sapeurs-pompiers d’Indénié, les véhicules circulaient aisément en matinée pour prendre le boulevard de la république, a constaté l’infoexpress.
Plus loin sur l’avenue Riboul, en raison des gravats qui obstruent la chaussée menant jusqu’à la mairie, la circulation est difficile.
Par prudence, les bus de la SOTRA qui empruntaient les différentes voies passant dans le village ou au boulevard nangui Abrogoua ont changé d’itinéraire. Certains passent à la gare sud avant de longer le boulevard lagunaire. D’autres, par contre, passent par la corniche pour rallier directement les communes de Yopougon ou la gare nord d’Adjamé.
Rappelons Dimanche et Jeudi matin, Adjamé village était en proie à une vive tension. l’incendie des machines de démolition a marqué un point culminant de la colère des riverains. Les engins essentiels à la poursuite des travaux, ont été entièrement détruits par les flammes, attisant encore davantage les tensions.
Des barricades ont même été érigées par les habitants, notamment au niveau du carrefour GSPM à Adjamė, causant un ralentissement majeur de la circulation allant de la caserne « Agban » jusqu’à « Reboul » 13. Les forces de l’ordre, débordées, ont dû faire face à des jets de pierres et à une hostilité croissante.
Dans une note transmise à l’Infoexpress, le ministère de l’Équipement et de l’Entretien routière considère ces manifestations comme une manipulation orchestrée par la nouvelle chefferie.
Il souligne que cette manipulation viserait à mobiliser la jeunesse villageoise dans le but d’obtenir des avantages non justifiés.
A en croire le ministère, des négociations et des accords ont été obtenus depuis 2018 entre le gouvernement et les populations d’Adjamé village. Aujourd’hui impactées, celles-ci ont remis en cause les mêmes documents, soulevant des questions sur la volonté et la détermination des autorités ivoiriennes à respecter les délais de finition du pont. Cette impatience, teintée d’irritation, est liée aux nouvelles propositions faites par les chefs du village. En effet, ils souhaitaient de nouvelles indemnisations, remettant ainsi en cause la grille initiale qui avait été établie.
Sur la base des anciens accords, plus de quatre milliards de FCFA ont été sécurisés sur un compte séquestre, depuis au moins deux ans. Désormais, Adjamé village réclame da- vantage et exige des compensations et des dédommagements pour des sites anciens, dont il affirme être le propriétaire terrien originel. De plus, ces revendications incluent des dédommagements pour la cession et l’occupation de l’espace des sapeurs-pompiers, de l’université Félix Houphouët-Boigny, de l’école de gendarmerie, de l’école de police, et du siège de Fraternité Matin. En plus d’un montant pour dédommager le village, une sorte de subvention annuelle est exigée de la part de la mairie d’Adjamé village demande des quotas ou des places pour les natifs et originaires du village dans les concours.
Les autorités appellent à la raison et au sens de responsabilité de la chefferie pour permettre la réalisation de ce projet crucial pour le développement de la région et le bien-être des populations. Le gouvernement réitère son engagement à mener ce projet à bien, en veillant à l’intérêt général et à la justice pour toutes les parties prenantes.
Fulbert Yao