Alassane Ouattara milite pour un Ivoirien nouveau qui aime le travail et qui s’écarte des comportements de paresseux et de fainéant. Il ne se contente pas d’énoncer les Principes et la ligne de conduite. Lui-même est à la manœuvre pour donner l’exemple
Cette semaine, il était au Burkina Faso pour le 8e TAC. De Ouagadougou, il s’est rendu à Nouakchott pour l’investiture du nouveau président de ce pays. Dès qu’il met le pied à Abidjan, ce n’est pas pour se reposer mais pour se rendre à Yakassé-Attobrou pour la cérémonie d’inauguration d’une route bitumée. Une promesse qu’il avait faite aux populations de cette région durant la campagne électorale.
La Côte d’Ivoire est au travail. Nul n’a besoin de jumelles pour le voir. Quand Ouattara arrivait au pouvoir, nous confie un urbaniste, il n y avait que trois ou quatre grues de construction en hauteur dans tout le district d’Abidjan.
Le premier se trouvait sur le bâtiment annexe de l’ivoire qui devrait abriter le sommet de l’Union postale universelle, le second sur le chantier de construction du mémorial Houphouet Boigny au Plateau et les deux derniers sur le chantier naval de la Caréna.
On ne voyait pas de grue parce qu’il n y avait pas de grands chantiers qui nécessitaient leur utilisation. Les maçons s’alignaient à la chaîne et avec des seaux ils faisaient monter la pâte de ciment.
Aujourd’hui il y a plus d’une centaine de grues qui tournent à plein régime à Abidjan pour bâtir le pays. Des quartiers comme Marcory zone 4 ou la Riviera Bonoumin ont complètement changé de visage. Les imposantes bâtisses poussent comme des champignons.
Il n’y avait que deux sociétés de production de ciment dans toute la Côte d’Ivoire avant l’ère Ouattara. Aujourd’hui, ce chiffre a été multiplié par trois. Malgré cette performance, les besoins en ciment sont si réels que le multimilliardaire Nigérian Aliko Dangoté veut construire une usine de ciment en Côte d’Ivoire.
Face à ce boom, on ne peut que le célébrer et dire tous les jours merci à Ouattara mais, il se trouve des Ivoiriens pour clamer qu’on n’a pas besoin de remercier le chef de l’Etat parce que ce qu’il abat comme travail est normal et c’est son devoir régalien. Soit. Mais avant lui, le pays a connu plusieurs présidents. Hormis Houphouet Boigny qui a un bilan visible avec des gratte-ciel et des grandes écoles, où sont les traces des autres?
Depuis Bedié en 1993 et Gbagbo en 2002 le pays est à l’arrêt. Zéro université, zéro pont, zéro barrage hydroélectrique, zéro stade, zéro hôtel cinq étoiles, zéro salle de sport, zéro zone industrielle, zéro grand hôpital…Rien que des projets sur papier et beaucoup de bavardages politiques.
Vivement que les présidents qui ont déjà échoué fassent le deuil de leur ambition pour 2020 car ils n’ont plus rien à proposer à la Côte d’Ivoire. Ils ont eu le pouvoir, ils ont dirigé et enfoncé le pays dans le gouffre. Le bilan de leur passage à la tête du pays sera leur pire adversaire s’ils ne font pas la passe à une nouvelle génération. S’ils s’entêtent à se porter candidats, ils trouveront Alassane Ouattara devant.
Car personne ne jouera le match retour avec son numéro deux. Que cela soit clair pour tous. Si Bédié et Gbagbo désignent des jeunes, pour 2020, ils auront un jeune face à eux. Dans le cas contraire, Ouattara livrera son dernier combat. Avec un avantage considérable qui est son gros bilan inégalable et inattaquable.
Traoré Moussa