C’est le dernier-né de sa riche bibliographie. Dr Daniel Tiato Zan a présenté samedi 10 août 2024, sa dernière œuvre, au cours d’une cérémonie à l’Espace Baron de Yopougon-Kouté. Publiée en 2022, à ‘’Plume habile Editions’’, elle est intitulée «Le secret de famille». Œuvre de 135 pages, c’est un recueil de nouvelles, sept nouvelles pour être précis, à savoir , «Le secret de famille», «moi, une réincarnée», «la mésaventure», « l’étudiant et le marabout», «une femme pour deux maris», « Ah, les années école». Sept nouvelles pour une prise de conscience salutaire, a fait savoir l’auteur qui indique qu’à travers un univers où l’invraisemblable côtoie le vraisemblable, où la dérision défie le bon sens, où les droits humains sont foulés au pied, ce recueil de nouvelles se révèle un réquisitoire efficace contre la chute des valeurs morales dans l’Afrique contemporaine. «Ce sont des histoires envoûtantes qui vont vous amener à vous décoller des vicissitudes de la vie, un tant soit peu», a confié l’enseignant-chercheur à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac) d’Abidjan-Cocody. Et d’inciter davantage les lecteurs à parcourir son ouvrage : «la lecture d’une œuvre romanesque est comme une promenade au bord de la mer. Ça détend et vous permet d’oublier un tant soit peu les dures réalités de la vie». Dr Daniel Tiato Zan n’a pas tort d’inviter les amoureux de la lecture à se procurer «Le secret de famille», tant l’œuvre est instructive. Selon Jules Degny, critique de l’œuvre, ce recueil de nouvelles aborde plusieurs thématiques qui s’incrustent dans l’actualité de notre pays. Il s’agit entre autres l’infidélité, le maraboutage, la trahison, la guerre civile et ses tragiques revers. Dans cet ouvrage, a-t-il expliqué, l’auteur fait la satire de la bourgeoisie, des hommes politiques qui «abusent de la population naïve» qu’ils exploitent pour atteindre leurs objectifs politiques. Aussi fait-il une peinture «dépréciative» de la politique sous nos tropiques. La forme n’a pas échappé au critique Jules Degny. «Ce qui a titillé mes centres de critiques, c’est sans doute l’écriture, c’est-à-dire le style», a-t-il fait savoir, révélant que ce style exprime la «singularité» de l’écrivain : «une narration pleine d’humour. La lecture devient du coup une distraction, un passe-temps. Le lecteur ne s’ennuie pas».
Par ailleurs, son regard s’est également posé sur les différentes modalités narratives. En effet, alors que le récit est à la 3e personne, la narration vire à la première personne c’est-à-dire que le narrateur raconte sa propre histoire. «L’histoire en elle-même nous plonge dans l’irrationnel où le personnage principal est une femme au départ, prend la peau d’un homme qui a eu une vie antérieure. Ce changement de personnage ainsi que de mode de la narration est déroutant», a-t-il laissé entendre, en conclusion.
Philippe Nado