L’école ivoirienne reprend sous tension ! Au cœur de cette situation se trouvent sept revendications non encore satisfaites, dont la prime d’incitation, que les enseignants veulent absolument obtenir comme les autres fonctionnaires ivoiriens.
Face à la presse ce mardi 10 septembre 2024 à Cocody, seize syndicats réunis au sein de la Plateforme Secteur Éducation Formation (PSEF) ont menacé de recourir à la grève si cette demande ne trouve pas une issue favorable.
« Depuis deux ans, après la signature de la trêve sociale par les centrales et faitières au niveau transversal, un décret a été pris pour que soient créés dans les ministères des groupes de négociation sectorielle pour parler des problèmes spécifiques. À l’éducation nationale, un comité devait être mis en place pour discuter avec les représentants de l’État et du ministère des problèmes du secteur. Malheureusement, malgré toutes les organisations mises en place et toutes les propositions faites, la cellule n’a jamais été créée. Onze faitières ont été constituées pour permettre que les discussions se déroulent sereinement. 82 revendications avaient été recensées pour permettre d’atteindre des résultats. Les faitières et les syndicats ont réduit leurs propres revendications à sept, afin d’obtenir des résultats concrets. Malheureusement, depuis deux ans, il n’y a aucun progrès et la base ne comprend plus ce qui se passe », a regretté Kla Alain Charles, président de la plateforme.
Toujours selon lui, à la veille des examens passés, sous l’injonction de la base, des enseignants voulaient obtenir des résultats. Mais la plateforme a opté pour la continuité de l’école.
« Nous avons demandé à nos camarades de sauver les examens et de sauver l’école, et d’attendre que pendant les vacances nous puissions finaliser les discussions et leur faire des propositions à la rentrée. Au cours d’une réunion, la dernière qui s’est tenue en mai 2024 avec le cabinet du ministre, présidée par le directeur de cabinet, il avait été décidé qu’un atelier ou un séminaire devait nous permettre de rencontrer Madame la Ministre pour finaliser nos discussions. Il n’en a rien été. Nous avons passé les vacances sans que rien ne se passe. Nous sommes arrivés à la rentrée avec un saupoudrage de deux points présentés comme des questions réglées : la question de la réalité 00 41, qui violait les droits des directeurs d’école à se syndiquer, et celle des cours du mercredi. Au-delà de cela, il n’y a rien », a-t-il insisté.
Face à cette inertie, Kla Alain Charles a fait savoir que la Plateforme Secteur Éducation Formation ne veut plus rester silencieuse et envisage des actions plus fortes pour réparer cette injustice.
Il a donc donné rendez-vous le 14 septembre 2024 à l’auditorium de la cathédrale d’Abidjan-Plateau à tous les enseignants et le personnel du secteur Éducation Formation, pour « décider ensemble de la suite des événements et du mot d’ordre à suivre pour faire avancer» leur cause.
« Nous avons l’impression que le langage que nous utilisons n’est pas compris. C’est pour cela que nous allons écouter notre base et réagir en conséquence », a-t-il martelé.
Fulbert Yao