La Côte d’Ivoire ambitionne d’être un pays industrialisé à l’horizon 2030, en transformant sur place l’essentiel de ses matières premières, en particulier celles liées à l’agriculture.
C’est l’un des piliers de la stratégie nationale de développement de la filière Cacao. La promotion de la transformation locale et la consommation domestique du cacao demeurent un enjeu important pour l’Etat ivoirien pour le maintien durable de cette spéculation agricole. A cet égard, de nombreuses actions ont été mises en œuvre par les autorités ivoiriennes permettant à la Côte d’Ivoire d’être aujourd’hui le premier pays broyeur de fèves de cacao au monde. Dans cette dynamique, le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara procédera très prochainement à PK 24, à l’inauguration d’une usine de broyage de fèves de cacao d’une capacité installée de 50.000 tonnes par an ; avec la possibilité de doubler cette capacité dans un délai relativement court. L’annonce a été faite samedi 28 août dernier par le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture, du Développement rural et des Productions vivrières Kobenan Kouassi Adjoumani qui procédait à l’ouverture des 9e journées nationales du cacao et du chocolat (JNCC 2024). Cette nouvelle infrastructure portera à 15, le nombre total des unités de broyage dans le pays avec environ 850 000 de tonnes de cacao traitées soit un tiers de la production nationale. L’objectif étant de transformer 100% de la production à l’horizon 2030. « Nous devons continuer en allant sur des segments plus créateurs de richesses et d’emplois, notamment le chocolat et ses dérivés » a déclaré le ministre d’Etat Kobenan Adjoumani.
22 000 milliards de FCFA distribués aux producteurs en 12 ans
L’amélioration des conditions de vie des producteurs demeure également une priorité pour l’Etat de Côte d’Ivoire. En effet, de 2012 à 2024, ce sont près de 22.000 milliards de FCFA qui ont été distribués aux producteurs de cacao et plus de 331 milliards de FCFA investis par le Conseil café-cacao (Ccc) pour la réhabilitation des pistes agricoles, la réalisation d’infrastructures dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’hydraulique villageoises, de l’électrification rurale et de la sécurité. Aussi, la réforme de la filière mise en œuvre depuis 2012, notamment pour améliorer les conditions de vie et travail des communautés productrices de cacao, a enregistré d’importants acquis. Au niveau de la stabilisation du prix bord-champ et l’amélioration du revenu des producteurs, le Président de la République, avait instruit son gouvernement de faire en sorte que le prix bord champ soit valorisé. De ce fait, la Côte d’Ivoire a opté pour l’octroi de 60% du prix Caf aux producteurs en adoptant un système de vente par anticipation d’une bonne partie de la récolte. Une action pour éviter d’être confronté aux incertitudes du marché. Cette mesure a permis de garantir des revenus rémunérateurs stables aux producteurs. En l’occurrence, l’ajustement opéré pour la campagne intermédiaire 2024 a permis à l’Etat de fixer un prix record de 1500 FCFA/kg bord-champ, jamais octroyé en Côte d’Ivoire.
Serge A. N’zebo