L’école ivoirienne reste sous tension, malgré le dialogue initié lundi par la ministre de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation, Mariatou Koné, avec les faîtières des organisations syndicales.
Parmi les syndicats qui continuent de brandir la menace de la grève figure l’Union nationale des instituteurs pour le changement.
Face à la presse ce mardi 1er octobre 2024 à Cocody, son secrétaire général, Jacques Klauroux, a menacé d’aller en grève.
Entouré de ses collaborateurs, Laciné Bakayoko, secrétaire national adjoint chargé de l’administration et des affaires sociales, et Sery Toualy, secrétaire national adjoint chargé de l’organisation, Jacques Klauroux a tout d’abord remercié le président de la République, Alassane Ouattara, pour les récentes avancées obtenues lors des négociations transversales, notamment l’octroi d’une allocation familiale, d’une indemnité contributive au logement et de la prime de janvier.
Cependant, il a déploré l’absence d’un cadre juridico-légal de dialogue au sein du ministère de l’Éducation nationale, contrairement à d’autres ministères.
« Au niveau du ministère de l’Éducation nationale, il n’y a jamais eu de cadre juridico-légal. C’est nous, les syndicalistes, qui nous sommes assis à Yopougon Assonvon. Nous nous sommes dit : si nous ne parlons pas d’une seule voix, nous allons rater l’essentiel. Nous avons organisé faitière par faitière, rédigé notre plateforme revendicative et soumis cela au ministère de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation. Nous étions là quand, un jour, le MENA nous convoque à une réunion et Madame la ministre elle-même stipule, devant nous, responsables syndicaux, que c’est cette semaine-là qu’elle a reçu le document. Nous étions encore sous le choc. Mais pour permettre à cette lutte d’aboutir, nous avons avalé des couleuvres. Nous nous sommes dit en interne : restons sereins, parce que forcément nous allons y arriver », a-t-il expliqué.
Le secrétaire général a évoqué, en outre, le sentiment d’abandon ressenti par les instituteurs ivoiriens, rappelant que « l’enseignant, hier considéré comme un pilier de la société, est aujourd’hui réduit à l’esclavage. »
Face à cette situation, il a appelé les instituteurs à la mobilisation les 15, 16 et 17 octobre 2024.
« Aujourd’hui plus que jamais, nous avons décidé de prendre le taureau par les cornes pour rétablir l’image des enseignants et, en particulier, des instituteurs de Côte d’Ivoire. Nous sommes sur le terrain et ce que nous recherchons, nous allons l’obtenir. Cette prime, nous l’aurons, vaille que vaille. Cette grève, nous allons la faire. Nous appelons à la mobilisation les 15, 16 et 17 octobre 2024. Tous les instituteurs de Côte d’Ivoire doivent se lever comme un seul homme pour réclamer une seule chose : l’amélioration de leurs conditions d’existence », a-t-il déclaré.
« Face à la prime, on ne peut pas nous proposer un atelier. Entre la prime et l’atelier, ça ne colle pas. Nous voulons la prime, nous ne voulons pas de l’atelier. Nous appelons à la mobilisation, nous demandons à nos camarades de rester sereins et imperturbables », a-t-il conclu.
Fulbert Yao