Les Centrales des Syndicats du secteur Éducation-Formation, de la Protection sociale et de la Santé observent une grève de 72heures sur le territoire national. Ce mouvement de grève s’est senti dans plusieurs établissement public d’enseignement général secondaire dans la ville de Bouaké. Reportage.
Ce mardi 15 octobre, la ville de Bouaké s’est réveillée sous le signe de la mobilisation générale des enseignants des établissements d’enseignement général public, en réponse à l’appel à la grève lancé par la Centrale des Syndicats du secteur Éducation-Formation et Santé. À l’instar de plusieurs localités du pays, la cité de la paix n’a pas été épargnée par ce mouvement qui, dès son entrée en phase active, a affecté plusieurs établissements scolaires.
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Ce matin à 7h30, heures du début des cours, le Lycée classique attendait impatiemment son monde habituel, que nenni ! Point d’enseignant. Les élèves ont été priés de regagner leurs domiciles sous le regard vigilant des forces de l’ordre. Même scénario au quartier Air France 2, où le Collège Privé Victor Hugo a également fermé carrément ses portes par solidarité, de même que le Lycée Moderne TSF à quelques pas de là. Nous périple nous emmène au quartier Kennedy, où est situé le Lycée Moderne Martin Luther King. Là encore, c’est le même constat. Les enseignants ont simplement et purement brillé par leur absence. Aucun d’entre eux n’a franchi le portail du lycée, obligeant les apprenants à retourner chez eux. Notre visite au Collège Moderne Koko, au Lycée Moderne Jeunes Filles, ainsi qu’au Collège Moderne Dar-es-Salam, nous a permis de comprendre l’ampleur de la situation, puisque le mot d’ordre de grève y a été suivi à la lettre, les salles de cours restant complètement désertes.
Quand les syndicats déchirent la Trêve sociale
Cette grève de 72h (du mardi 15 octobre au jeudi 17) qui intervient un mois après la rentrée scolaire, en dépit du protocole d’accord portant sur la trêve sociale conclue pour la période 2022-2027, n’est pas du goût des autorités, au vu de ses répercussions sur le climat social, en prélude à la Présidentielle du 31 octobre 2025. Dans un communiqué daté du 14 octobre 2024 (N°1303 M/DA/SG/D1), le préfet de police d’Abidjan, a adresser des consignes fermes au Directeurs régionaux : « Je vous demande de bien me tenir la liste de vos collaborateurs qui observeront cette grève », a-t-il ordonné.
Rappelons que ce énième débrayage de la Centrale des Syndicats du secteur Éducation-Formation, de la Protection sociale et de Santé, met en avant les revendications portant les primes des fonctionnaires. Des revendications que leurs camarades du Mouvement des Instituteurs pour la Défense de leurs Droits (MIDD), le Syndicat National de l’Enseignement Primaire Public de Côte d’Ivoire (SYNEPPCI) ou encore le Collectif des Syndicats de l’Enseignement du 1er Degré (CSE-ID), entendent négocier par la voie du dialogue avec le gouvernement.
En attendant une éventuelle sortie de crise, les élèves et leurs parents à Bouaké espèrent que les parties trouveront rapidement un terrain d’entente pour reprendre les cours et éviter une année scolaire perturbée.
Alexis Ouattara,
Bouaké, le 15 octobre 2024.