C’est une sortie qui pourrait être interprétée comme une grave erreur par les partisans de Laurent Gbagbo, mais Charles Blé Goudé a osé la faire sans la moindre crainte.
Pour la présidentielle de 2025, il demande à son aîné, le président Laurent Gbagbo, candidat déclaré de son parti politique le PPACI, de se retirer.
« J’ai toujours estimé qu’il faut tourner la page de nos aînés. Il faut qu’ils acceptent de passer la main. On ne peut pas priver la Côte d’Ivoire de ce qu’elle a comme atout, c’est-à-dire sa jeunesse qui a de la vigueur, qui a d’autres choses à proposer et qui est prête à dialoguer avec le reste du monde. Nelson Mandela a fait 4 ans au pouvoir et il est entré dans l’histoire. Je souhaite que nos aînés acceptent que nous sommes à la fin d’un cycle. Mais c’est à eux de voir », a-t-il déclaré dans un entretien accordé à France 24 face à Marc Pérelman, dans le cadre de sa tournée européenne.
Il demande en outre une amnistie au chef de l’État Alassane Ouattara. « Nous étions quatre à avoir fait l’objet d’un mandat d’arrêt devant la Cour pénale internationale : Laurent Gbagbo a été gracié, Simone Gbagbo a été amnistiée, le général Dogbo Blé a été gracié. Sauf moi. Je trouve cela curieux, c’est pourquoi je demande qu’on ne me traite pas de manière particulière. Il faut donc une loi d’amnistie pour tourner définitivement la page, et ce sera à l’actif de l’actuel chef de l’État », a-t-il précisé, soulignant qu’il ne met pas la pression.
Concernant la Commission électorale indépendante, Blé Goudé estime qu’elle « est source de conflits ».
« Les partis politiques qui sont en compétition sont au sein de la commission électorale pour organiser les élections. Nous proposons de les en retirer et de confier l’organisation des élections à des personnes neutres, des techniciens, ce qui pourrait inspirer confiance à tous ceux qui veulent aller en compétition pour diriger la Côte d’Ivoire, afin que l’élection ne suscite plus de peur », a-t-il soutenu.
Charles Blé Goudé a promis, en outre, d’annoncer sa candidature à la prochaine présidentielle lors d’une convention dont la date sera précisée à la rencontre de son parti en novembre à Gagnoa.
S’agissant de ses relations avec la France, Blé Goudé estime qu’il faut repenser et réadapter les partenariats.
Fulbert Yao