Deux présumés trafiquants d’animaux ont été mis aux arrêts le mercredi 30 octobre 2024 à Soubré, localité située à l’ouest de la Côte d’Ivoire avec quatre peaux de panthères. Ces derniers ont été interpellés au moment où ils s’apprêtaient à écouler leurs trophées de chasse dans une enceinte de la ville.
L’arrestation a été possible grâce au fruit de la collaboration entre l’Unité de lutte contre la Criminalité Transnationale Organisée (UCT), la Direction de la Police forestière et de l’Eau du Ministère des Eaux et Forêts (DPFE-MINEF) et EAGLE-Côte d’Ivoire dont ils ont bénéficié l’assistance technique.
Les présumés trafiquants ont transporté leurs trophées de chasse de Buyo à Soubré pour être vendus. Pour échapper à la vigilance des forces de l’ordre, ils ont pris le soin de dissimuler les quatre peaux de panthère dans un sac puis ont arpenté des pistes villageoises pour se rendre dans la ville de Soubré située à 70 km de Buyo. Parmi les peaux, figuraient deux peaux appartenant probablement à deux panthères juvéniles qui n’auront pas eu le temps de se reproduire. Traduisant ainsi, le drame que subit ces animaux et l’avidité des trafiquants.
Selon les premiers éléments de l’enquête, les quatre peaux de panthères ont été acquises suite à la chasse dans le parc national de Taï, dernier bastion de la faune sauvage en Côte d’Ivoire.
Arrêtés, pour flagrant délit de détention, de circulation et de commercialisation illégale de produits fauniques, les prévenus ont été placés dans la foulée en garde à vue au commissariat de Soubré. Après quoi, ils ont été déférés le lundi 04 novembre 2024 à la Section de Tribunal de Soubré. L’affaire a été mise en procédure de flagrant délit et les suspects ont été placés sous mandat de dépôt.
Si les deux contrebandiers sont reconnus coupables, ils risquent une peine d’emprisonnement allant de dix ans à vingt ans et d’une amende de 10 millions à 100 millions de francs CFA si l’on se réfère à la loi N°2024-364 du 11 juin 2024 portant gestion de la faune.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a classé la panthère comme quasi menacée en 2008, puis a élevé le classement à espèce vulnérable en 2016. Les principales menaces pesant sur l’espèce sont le trafic pour sa peau et ses os, utilisés en pharmacopée traditionnelle asiatique ainsi que les conflits avec les propriétaires de bétail et la raréfaction de ses proies.
La panthère est protégée au titre de l’annexe I de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) depuis juillet 1975, c’est-à-dire que l’exportation d’un spécimen nécessite la délivrance et la présentation préalables d’un permis d’exportation.
En Côte d’Ivoire, la panthère est inscrite au groupe I la loi N°2024-364 du 11 juin 2024 portant gestion de la faune. L’animal est intégralement protégé, donc le transport, la capture, la possession, la commercialisation d’un spécimen vivant ou mort est formellement interdit.