Le ton est monté d’un cran dans le village de Nzéré, situé à 15 kilomètres de Yamoussoukro, le dimanche 1er décembre 2024. Cette localité d’ordinaire paisible a connu des moments chauds. En cause, le foncier rural.
Selon nos sources, cette manifestation populaire a été causé par le refus du chef du village, Nanan Djédri Kouadio, de « partager » les revenus de la vente des terres avec les populations. « Notre chef du village vend les terres et il ne partage pas. Il a même dit publiquement que toutes les terres du village lui appartiennent. Récemment, l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny (Inp-HB) a demandé une parcelle pour construire des bâtiments sur 1064 hectares pour un montant de 16 milliards de F Cfa environ. Le chef du village refuse de lever la main pour que la purge soit payée », nous a confié Koffi N’Goran Jean-Baptiste, le Secrétaire général du comité villageois de gestion foncière rurale. Il a indiqué avoir la légitimité pour mener ces actions parce qu’il a été installé par le sous-préfet de Lolobo.
A écouter notre interlocuteur, pour régler les problèmes de ce type dans le village, un nouveau comité de gestion du foncier villageois a été installé par l’autorité sous-préfectorale le 13 septembre 2024. Ce qui aurait déplu au chef Djedri Kouadio qui refuserait de collaborer avec ledit comité de gestion.
M. N’Goran a révélé que depuis 2002 qu’il est à la tête du village, le chef a eu maille à partir avec les villageois, au point de se retrouver devant le tribunal de Toumodi, puis devant celui de Bouaké en appel avant de se pourvoir en cassation. « Une décision de la cassation est sortie et cite les ayants-droits sur cette parcelle mais le chef continue de faire opposition. La population souffre de sa mauvaise gestion. Le village était prospère autrefois, mais depuis qu’il est là, le village n’avance pas », a affirmé le gestionnaire du foncier du village, annonçant journée village mort dès ce lundi.
Joint par téléphone, le chef Djédri Kouadio a rassuré que le calme sera de retour. Promettant de ramener tout le monde à la raison. « Des cadres du village qui sont réunis au sein d’une association veulent également leur part dans la purge. C’est ce qui fait que je refuse de signer le document. Mais étant chef, mon rôle est de veiller à la paix dans le village, donc je ferai tout pour faire revenir l’entente à Nzéré », a-t-il promis.
MK