C’est une entrée en lice pour la présidentielle 2025, à laquelle on s’attendait, au regard de ses faits et gestes depuis 2020.
Vincent Toh Bi Irié s’est jeté à l’eau ce mardi. Ancien préfet d’Abidjan devenu président de « aube nouvelle » organisation de la société civile, il veut désormais arracher le fauteuil au president Alassane Ouattara, en comptant aussi sur les moyens financiers de ses partisans.
Mais pourquoi cette décision audacieuse ? Quelles sont les vraies raisons qui poussent Vincent Toh Bi à défier celui qui a fait de lui l’un des meilleurs préfets d’Abidjan ?
La première raison avancée, d’une voix un peu tremblante, par le candidat repose sur une volonté claire : transformer le mode de gouvernance du pays.
Selon Vincent Toh Bi, la Côte d’Ivoire traverse une période charnière marquée par des défis multiples — crise économique, jeunesse en détresse, confiance émiettée envers les institutions.
Dans sa déclaration, il veut «une gouvernance nouvelle de nos institutions».
Il entend ainsi proposer une alternative à ce qu’il considère comme un système vieillissant, usé par les luttes de pouvoir et déconnecté des réalités du peuple.
La deuxième motivation, plus idéologique, vise à « démocratiser » l’espace politique. Pour l’ancien haut fonctionnaire, il est temps que la politique cesse d’être un terrain réservé aux « professionnels » et aux partis traditionnels. « La vie politique ne doit pas être réservée qu’à une petite caste », affirme-t-il.
Il appelle les Ivoiriens — toutes classes sociales confondues — à ne plus être de simples spectateurs, mais à devenir des acteurs du changement.
En cela, sa candidature apparaît comme un acte de défiance face aux formations classiques, dont le RHDP du président Ouattara.
Mais c’est dans sa troisième raison que se loge le message le plus fort : mettre fin au cycle de violence et d’exclusion dans la vie politique ivoirienne. Vincent Toh Bi ne mâche pas ses mots. Il dénonce une élite politique centrée sur elle-même, sourde aux doléances des citoyens ordinaires : commerçants, chauffeurs, artisans, élèves ou planteurs. « Qui s’inquiète pour ces laissés-pour-compte abandonnés sur les rebords du développement ? », interroge-t-il.
L’ancien préfet ne cite jamais nommément le président Alassane Ouattara dans son allocution, mais son positionnement est sans équivoque, il se place de fait en opposition frontale au régime actuel. Sa candidature sonne donc comme un défi lancé au président Alassane Ouattara.
Fulbert Yao