Le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara attend beaucoup du prochain président de la Banque africaine de développement (BAD), qui sera élu le jeudi 29 mai à Abidjan.
À l’occasion de l’ouverture officielle de la 60e assemblée annuelle de l’institution, il a souhaité que le futur dirigeant de cette importante structure financière continentale accélère la dynamique insufflée par son prédécesseur.
« Le prochain président devra poursuivre et accélérer la dynamique insufflée par le président Adesina, que je félicite à nouveau, afin de faire de la Banque africaine de développement un acteur de premier plan dans la marche du continent vers un développement inclusif », a-t-il déclaré.
Dans son discours, le chef de l’État a salué les résultats obtenus sous le président Adesina, notamment à travers les cinq grandes priorités stratégiques de la Banque : Éclairer l’Afrique, Nourrir l’Afrique, Industrialiser l’Afrique, Intégrer l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des Africains.
Selon lui, ces axes d’intervention ont permis à la BAD de produire des performances exceptionnelles, en dépit des nombreux défis auxquels le continent africain est confronté.
« Malgré les nombreuses difficultés auxquelles le continent fait face, la situation aurait été bien pire sans l’intervention de la BAD », a-t-il affirmé, reconnaissant ainsi le rôle déterminant de la Banque dans le maintien d’une trajectoire de développement.
Le président Ouattara a insisté, en outre, sur la nécessité d’une approche intégrée du développement, soulignant que c’est cette vision cohérente qui a permis à l’institution de se recentrer sur le levier essentiel qu’est le développement inclusif. Il en a profité pour saluer l’engagement de l’ensemble des parties prenantes présentes à ces assemblées : décideurs publics, représentants du secteur privé, membres de la société civile et journalistes venus du monde entier.
Dans un autre registre, le président ivoirien a saisi l’occasion pour adresser un message appuyé aux médias. Il les a exhortés à faire davantage d’efforts pour valoriser les dynamiques positives du continent africain.
« L’Afrique a besoin d’encouragements et de bonnes nouvelles. Nos efforts sont réels, mais insuffisamment visibles sur les chaînes internationales », a-t-il déploré, appelant à un changement de narration médiatique.
Abordant ensuite les perspectives de l’Afrique, le président Ouattara a évoqué le paradoxe d’un continent riche en ressources et en potentiel humain, mais dont la transformation socio-économique reste lente.
« Le paradoxe demeure. Une meilleure valorisation du capital humain et une gestion rigoureuse des économies devraient permettre d’accélérer la transition vers des économies plus inclusives, plus vertes et plus résilientes », a-t-il souligné, insistant sur la nécessité de libérer pleinement le potentiel africain.
Il a également rappelé que le rôle des institutions de financement, à l’instar de la BAD, reste crucial pour accompagner les pays africains dans la mise en œuvre de politiques efficaces à l’échelle continentale.
Dans ce cadre, Alassane Ouattara a salué l’impact historique de la Banque, qui depuis sa création en 1964, a fortement contribué à la transformation économique et sociale de l’Afrique. Le président ivoirien a rendu hommage aux dirigeants successifs de l’institution, en particulier au président Adesina, dont il a qualifié le bilan de « remarquable ».
Enfin, il a souligné que les progrès à venir du futur président de la BAD seront scrutés avec attention et comparés aux résultats obtenus par son prédécesseur.
« La stratégie d’intervention de la Banque est en phase avec les objectifs de développement des pays membres, notamment l’Agenda 2063 de l’Union africaine », a-t-il conclu, réaffirmant le rôle central de la BAD dans la réussite des plans nationaux de développement, y compris celui de la Côte d’Ivoire.
Les 60es Assemblées annuelles de la Banque africaine de développement se tiennent du 26 au 30 mai 2025 à Abidjan, avec la participation de plus de 5 000 délégués venus du monde entier.
Fulbert Yao