L’eau n’a pas encore fini de faire parler d’elle dans la region du Sud-Comoé (Sud ivoirien).
Après les localités de Grand-Bassam, Ayamé et Sanhouman où elle a fait des dégâts les 4 et 5 octobre derniers, elle a encore fait d’autres dégâts le dimanche 13 octobre, à Adaou-Soumié, à une dizaine de kilomètres d’Aboisso.
Les habitants de ce petit village de plus de 400 âmes, en bordure de la rivière »Soumié », se sont vus chassés par l’eau le dimanche 13 octobre dernier,très tôt le matin.
«L’eau a commencé à monter à partir de 6-7h du matin. Les premiers qui ont constaté, ont alerté les autres. On a commencé à évacuer les affaires mais elle est venue si vite que certains ont eu des affaires touchées. Par la suite, l’eau est montée jusqu’au niveau des fenêtres de certaines maisons», a expliqué Diarrassouba Oumar, président des jeunes.
À l’en croire, de mémoire d’habitants du village, depuis 80 ans que le petit village est là, c’est la première fois que l’eau déloge les populations.
« Depuis 1940 que le village est là, on n’a jamais eu ça. C’est la première fois que ça arrive. Souvent l’eau vient jusqu’au niveau de la mosquée, mais elle n’a jamais déplacé les populations », à poursuivi Oumar.
Les déplacés, au nombre de cent quatre-vingt-onze (191) personnes, hommes, femmes et enfants, selon madame le sous-prefet d’Adaou, Mangoua Boidy Rachelle, ont été logés dans deux bâtiments servant de cantine de l’école primaire d’Adaou.
En plus de quelques dons qui arrivent, ils sont solidaires entre eux en attendant que la situation s’améliore. « Il y a des dons, mais ça ne peut pas suffit. Nous-mêmes on se donne la main pour avoir de quoi à manger en entendant», souligne-t-on.
L’inspecteur de l’enseignement préscolaire et primaire d’Aboisso, Moussa Bamba, s’est rendu sur les lieux mardi, pour s’assurer de l’effectivité des cours dans les écoles à proximité du lieu des inondations mais surtout de la présence à l’école, des élèves venant de ce village.
«Nous sommes soulagés que les classes ne sont pas touchées pour loger les déplacés. Donc l’école fonctionne normalement. Ensuite, nous avons demandé aux directeurs d’école de dresser les listes des élèves absents», a-t-il indiqué.
Ce mardi 15 octobre, soit 48h après, l’eau est descendue. Mais les maisons dont la majorité est en terre battue restent encore inhabitables.
Certaines sont fendues, les autres très humides. L’on a peur qu’elles ne s’écroulent. Les autorités administratives ont fermement demandé aux populations de rester loin du site pour le moment.
Signalons que la route internationale, Abidjan-Noé, à été coupée par l’eau pendant plus d’une heure, le même dimanche 13 octobre au niveau du site du nouveau centre hospitalier régional en construction.
Ahoussi Delmas ( correspondant regional)