Du PDCI-RDA de Tidjane Thiam au PPA-CI de Laurent Gbagbo, les positions se rejoignent : pas question de désigner un candidat de rechange.
Tidjane Thiam, récemment radié de la liste électorale, a été catégorique : « Il n’y aura pas de plan B, ni de plan C. C’est moi ou personne. » Du côté du PPA-CI, la situation est similaire. À la suite d’un courrier interne attribué à Ahoua Don Mello, suggérant de réfléchir à d’autres options, le parti a opposé une fin de non-recevoir.
Pourquoi une telle intransigeance, alors que tous ces partis aspirent à prendre le pouvoir ? Trois raisons l’expliquent.
La Première raison est qu’annoncer un plan B reviendrait à admettre que le candidat principal est disqualifié. Or, cela risquerait de démobiliser la base. Les partis préfèrent donc afficher l’image d’une stratégie unique et sans faille. Mais en coulisses, certains cadres discutent bien de scénarios de repli pour ne pas se retrouver sans option.
Deuxième raison : Pour les partis, désigner un candidat alternatif reviendrait à l’exposer, lui aussi, à une éventuelle disqualification. « Si on met quelqu’un d’autre qui a une chance de l’emporter, il sera lui aussi éliminé », estiment plusieurs cadres de l’opposition.
Enfin, il faut souligner que le « pas de plan B » peut aussi être une tactique de pression politique. En se montrant intransigeante, l’opposition laisse planer la menace d’une crise politique majeure si ses candidats sont empêchés.
La possibilité d’un boycott actif, comme elle l’avait fait en 2020, ou même des appels à la rue n’est pas à ecarter. L’idée est simple : si des candidats sont empêchés, elle pourrait dénoncer un « coup de force électoral ».
Fulbert Yao