S’estimant excédé par l’attente de l’application de l’arrêté interministériel censé encadrer le paiement de leur indemnité mensuelle, prévue depuis octobre 2021, le Syndicat national des infirmiers anesthésistes diplômés d’État de Côte d’Ivoire (Synadeci) hausse le ton.
Réunis en assemblée générale extraordinaire ce samedi 19 juillet 2025, à la Maison de la Presse à Abidjan-Plateau, les membres du syndicat ont décidé de protester pendant les quatre prochaines semaines.
« Durant tout le mois qui va suivre (août 2025), c’est-à-dire pendant quatre semaines, les infirmiers anesthésistes porteront quatre bandeaux de différentes couleurs pour exprimer leur mécontentement », a déclaré le secrétaire général du syndicat, Koffi Oumar, face à la presse.
« Après ces 4 semaines, nous allons prendre une décision si rien n’est fait », a-t-il prévenu.
Selon Koffi Oumar, avec la mise en œuvre de la réforme hospitalière, le ministère de la Santé prévoit désormais que cette indemnité soit prise en charge par les établissements hospitaliers eux-mêmes.
Or, déplore-t-il, les infirmiers anesthésistes sont en juillet 2025, et ils ne voient rien venir.
L’indemnité en question est une prime mensuelle que doivent verser les hôpitaux aux infirmiers anesthésistes dans le cadre de leurs fonctions spécifiques.
Le Synadeci regroupe actuellement 586 membres actifs, mais avec l’ouverture de nouveaux établissements de santé, l’État a été contraint de rappeler 99 retraités, et 67 autres sont devenus inspecteurs. Au total, près de 730 professionnels exercent actuellement cette fonction cruciale.
Présent à cette assemblée, Théodore Zadi Gnagna, président de la Confédération syndicale Plateforme nationale des travailleurs de Côte d’Ivoire, a appelé le gouvernement à être sensible « aux préoccupations exprimées à partir de cette Assemblée générale ».
« Les infirmiers anesthésistes jouent un rôle central dans le système sanitaire. Ils sont dans les blocs opératoires, ils sont très importants dans la réanimation et dans la vie tout court des patients. Donc, c’est un personnel très qualifié, très spécifique, qu’il faut donc suivre avec intérêt (…) c’est un monde dont on a besoin et qu’on ne peut laisser de côté, parce qu’il joue un rôle important », a-t-il déclaré.
Zadi Gnagna a insisté en outre sur l’importance de l’unité syndicale. « C’est en étant unis et forts que nous pourrons arracher d’autres acquis importants. Le mouvement syndical doit rester solidaire pour faire face aux évolutions réglementaires, notamment avec la réforme hospitalière et la mise en œuvre de la Couverture maladie universelle », a-t-il conclu.
Fulbert Yao