À moins de 100 jours de l’élection présidentielle de 2025, le RHDP n’a nul eu besoin de recourir à des infiltrations ou à des supposés « traitres » pour affaiblir l’opposition. Celle-ci s’est, en grande partie, désorganisée par ses propres divisions internes, ses rivalités de leadership et ses querelles de stratégie.
1. L’éclatement du CAP CI
Le premier bloc à s’être fragilisé est celui du CAP CI. Les tensions internes, notamment liées au « clan Nady », ont empêché tout rapprochement entre Laurent Gbagbo, Simone Gbagbo et Charles Blé Goudé. Le refus du PPA-CI de s’associer au CAP CI — qu’il affaiblit sciemment — a entraîné le départ de son pilier le plus significatif : le PDCI. Ce retrait a fortement vidé la coalition de sa substance.
2. Le déclin du Front commun
Suite à la sortie du PDCI, le CAP CI, en perte de vitesse, a entamé des discussions avec le RHDP dans l’espoir de préserver son existence. Ce dialogue est perçu par le Front commun comme une trahison, voire une tentative de saboter l’unique levier politique restant à l’opposition : le dialogue politique. Une fracture stratégique s’est donc installée entre les deux pôles.
3. L’isolement du FPI
Pas assez sollicité par le CAP CI, encore moins par le tandem PPA–PDCI, Pascal Affi N’Guessan s’est retrouvé en marge des grandes initiatives. Désireux d’un rapprochement avec Laurent Gbagbo, il a refusé de prendre part aux discussions entre le CAP CI et le RHDP. Résultat : il n’est ni membre actif du CAP CI, ni du Front commun.
4. Les tiraillements internes au PPA-CI
Le cas Ahoua Don Mello illustre les tensions au sein du PPA-CI. Pour avoir exprimé son intérêt pour une candidature éventuelle, il est publiquement attaqué, car non aligné avec le « plan B » officieux, qui semblerait être porté par une autre figure proche de Gbagbo. Ce climat délétère a exacerbé les clivages entre partisans de Don Mello, opposants au clan Nady et militants radicaux pro-GOR.
5. Le flou stratégique du PDCI
Depuis sa prise de fonction, le président Tidjane Thiam peine à rassurer sa base. Son absence prolongée et l’absence de résultats concrets, en particulier dans le cadre d’un dialogue direct avec le pouvoir, ont semé le doute. Les promesses d’influence internationale, notamment via ses relations supposées avec Emmanuel Macron ou le pape, semblent s’être évanouies. La fuite des porte-paroles et de certains soutiens de premier plan n’a fait que renforcer la méfiance.
6. Des candidatures hors-sol
Deux figures isolées, ayant récemment affiché des ambitions présidentielles, ont découvert l’écart entre notoriété virtuelle et implantation réelle. L’un d’eux n’a pas réussi à mobiliser un million de francs CFA malgré un appel aux contributions. L’autre peine à réunir les 0,5 % de parrainages requis, loin du 1 % exigé.
E.A