Le Mouvement ivoirien des Droits Humains (MIDH) en collaboration avec Global lnitiative for Economic, Social and Cultural Rights (GI-ESCR) et le Réseau pour la justice fiscale en Afrique (TINA) a, ce jeudi 25 juillet 2025, organisé une réunion avec la société civile ivoirienne sur la justice fiscale et le financement des secteurs de la santé et de l’éducation, à son siège des II-Plateaux.
Cette rencontre s’inscrit dans la suite logique des études menées par le MIDH sur la privatisation et la marchandisation de l’éducation et de la santé avec le soutien de GI-ESCR. Selon Drissa Bamba, PCA du MIDH, les résultats de ces deux études menées en 2022 et 2024 ont montré l’insuffisance du financement des secteurs de l’éducation et de la santé dans le budget de la Côte d’Ivoire qui est très loin des 15% fixés dans la Déclaration d’Abuja. Il a préconisé que le panel débouche sur des solutions concrètes pour permettre à l’Etat ivoirien de financer la santé et l’éducation pour un plus grand accès des populations. Comme solutions concrètes au financement des secteurs de la santé et de l’éducation, Lou Aya Douabou de GI-ESCR a proposé que les Etats africains accroissent leurs recettes domestiques pour permettre aux populations de bénéficier des soins de santé et des écoles de qualité
. Cela passe par une vraie taxation des multinationales qui, grâce à un Code des investissements très avantageux, bénéficient de nombreux privilèges pour échapper à leurs obligations fiscales au détriment des recettes fiscales dont ont besoin les Etats pour financer le service public. Dans cette veine, elle préconise que la société civile participe activement à l’élaboration du budget de l’Etat. De même qu’il faut sensibiliser les organisations de la société civile sur la Convention Cadre des Nations unies sur la coopération fiscale internationale actuellement menée par un groupe de pays africains. A ses yeux, la justice fiscale apparait comme une solution idoine qui peut permettre aux Etats d’accroitre leurs ressources financières nécessaires à la construction des services sociaux de base au profit des populations. « Les impôts doivent financer les droits humains », a insisté Lou Aya Douabou.
Nomel Essis