Le masque est tombé. Il se voulait le visage du renouveau. Mais Tidjane Thiam a fini par révéler son vrai visage aux ivoiriens : celui d’un homme amer, agressif, en quête de bouc-émissaire.
En l’espace de quelques minutes d’entretien avec Alain Foka, le président du PDCI-RDA s’est livré à un exercice de propagande mêlé de règlements de comptes personnels, d’accusations gratuites et d’injures à peine voilées.
Le passage le plus troublant reste sa révélation d’un échange privé avec le Président Alassane Ouattara, datant d’août 2022. « Il m’a regardé dans les yeux, il m’a dit : « Moi, j’ai fini avec ce problème de 3ᵉ mandat, je ne serai pas candidat » », affirme Thiam, pour ensuite accuser frontalement le chef de l’État de mensonge.
« Je ne suis pas le menteur, c’est ADO qui ne tient pas parole », lâche-t-il. Une accusation grave, sur fond de spéculations, sans preuve et dans un contexte où le Président Ouattara ne s’est pas encore prononcé sur sa candidature. En politique, sortir ainsi des confidences relève un manque d’élégance
Plus inquiétant encore, Thiam affirme recevoir quotidiennement des informations d’agents en fonction dans les forces de l’ordre : policiers, gendarmes, militaires… Un aveu qui jette une ombre sur la sécurité des institutions qu’il aspire pourtant à diriger.
Et que dire de ses attaques contre ses propres camarades d’opposition ? Jean-Louis Billon est qualifié d’« irresponsable » et de « puéril ». « Il ne se comporte pas de façon adulte », tacle Thiam. Pour quelqu’un qui prétend rassembler, ces propos sonnent comme une fracture assumée.
Thiam est-il dépassé par les événements ? Perd-il le contrôle à mesure que l’échéance électorale approche sans lui ? Ses déclarations sur le depart de Guei Robert, son exil, ses accusations contre l’État ivoirien, et son ton acerbe laissent entrevoir un homme enfermé dans une logique de victimisation.
Et pourtant, le vrai houphouëtiste, c’est bien le Président Alassane Ouattara. Il n’a jamais cédé à l’invective, encore moins à la provocation. Avec constance, il a gouverné dans la paix, consolidé les institutions et fait de la Côte d’Ivoire un pays émergent et respecté.
Le Président Thiam, s’il veut incarner quelque chose, ferait mieux de s’inspirer de ce modèle au lieu de verser dans le populisme et les attaques personnelles. La politique autrement ne doit pas être un slogan. Elle doit être une pratique. Pour l’heure, Tidjane Thiam nous prouve le contraire.
Fulbert Yao