C’est un sujet rarement évoqué : les règles qui encadrent le mariage et la transmission de la nationalité au sein de la communauté libanaise en Côte d’Ivoire.
Invité des « Grands Plateaux » de l’Union des journalistes culturels de Côte d’Ivoire (UJOCCI), organisées le vendredi 22 août 2025 à la gallery Jacobleu à Cocody, l’écrivain Nabil Ajami a levé le voile sur la question.
Auteur du livre « Les Libanais en Côte d’Ivoire : entre fantasmes et réalités » en vente dans toutes les libraires ivoiriennes, Nabil Ajami a expliqué que, contrairement aux hommes libanais, les femmes libanaises mariées à des étrangers ne peuvent pas toujours transmettre leur nationalité à leurs enfants.
« Ces pratiques ne sont pas arbitraires. Elles s’inscrivent dans un contexte historique et légal précis et reflètent des traditions anciennes qui régissent la cohésion de la communauté. », », a précisé l’écrivain.
Pour Nabil Ajami, ces règles influencent encore aujourd’hui les choix matrimoniaux et le tissu social. Elles ne sont pas uniquement d’ordre légal, mais sont également liées à la religion et à des pratiques culturelles strictes.
« Certaines conversions ou mariages interconfessionnels doivent suivre des règles spécifiques », a-t-il expliqué, soulignant la complexité des interactions entre traditions, lois et modernité.
L’écrivain a également rappelé l’importance de connaître l’histoire des migrations libanaises en Côte d’Ivoire pour mieux comprendre ces pratiques.
Les premières familles libanaises sont arrivées dans le pays dans les années 1850-1860, souvent fuyant des conflits au Liban ou dans les régions avoisinantes. Aujourd’hui, la communauté libanaise représente environ 70 000 personnes, loin des clichés qui la présentent comme surreprésentée ou homogène.
Outre la question du mariage évoquée, L’écrivain a souligné que bien d’autres sujets concernant les Libanais sont révélés dans son livre .
Pendant ce rendez vous avec la presse, Nabil Ajami a insisté sur la nécessité de dépasser les fantasmes et les idées reçues à travers la littérature.
« Comprendre l’histoire et les traditions permet d’appréhender la réalité sociale et culturelle de manière éclairée », a-t-il souligné.
Il faut noter que ‘’Littérature : dialogue universel entre les peuples’’, a été le thème autour duquel s’est tenu ce rendez-vous culturel qui a réunu plusieurs journalistes et acteurs culturels de Côte d’Ivoire.
Au cours de cette rencontre, l’écrivain, auteur des ouvrages ‘’La sagesse des nombres dans Kaïdara’’ et ‘’Les Libanais en Côte d’Ivoire : entre fantasmes et réalités’’ a exposé sur le thème général subdivisé en trois tableaux avant de se soumettre, comme l’exige la ‘’tradition’’, aux questions des journalistes.
Ce numéro des «Grands Plateaux de l’UJOCCI», était la dernière de la saison. La prochaine saison se tiendra après les élections présidentielles et législatives 2025, a annoncé le président de l’Union Jean Marc Tonga.
Fulbert Yao