Les règles sont claires. Le processus de dépôt des dossiers de candidature à l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire obéit à des principes précis fixés par le code électoral. 35 ans minimum requis, quittance de caution de 50 millions Fcfa, parrainages citoyens, pièces d’état civil….
Pourtant depuis le début de l’opération, certains prétendants n’hésitent pas à outrepasser ces dispositions. En effet, les candidats à la candidature transmettent des dossiers incomplets. Et à y voir de près, cette opération de dépôt de dossiers de candidature est comme une tribune médiatique, donnant l’impression que le processus s’apparente à un jeu.
Une situation sur laquelle les autorités ivoiriennes devraient se pencher sérieusement. Dans les faits, il serait nécessaire qu’avant même que les dossiers ne parviennent au secrétariat général de la Commission électorale indépendante (CEI), ils passent par un service de contrôle de conformité.
Ce premier filtre, limité aux pièces et conditions exigées par le Code électoral, permettrait de vérifier immédiatement si les candidats remplissent le minimum requis : l’âge légal, la quittance de caution et les documents administratifs essentiels. De tels garde-fous éviteraient de saturer la machine électorale avec des dossiers fantaisistes.
Il ne s’agit pas par ce mécanisme de contrôle d’empiéter sur les compétences du Conseil constitutionnel. Mais, plutôt l d’un simple assainissement préliminaire, garantissant que seuls les dossiers complets et recevables soient transmis pour examen juridique approfondi.
Refuser un dossier manifestement hors norme ne serait pas une atteinte à la démocratie, mais au contraire une garantie de rigueur et d’équité.
Il convient de ne plus laisser la CEI jouer un rôle purement administratif, mais lui donner les moyens juridiques de vérifier la conformité des candidatures en amont. En renforçant ses prérogatives, on renforcerait aussi la crédibilité des institutions électorales et, par ricochet, la confiance des citoyens dans le processus démocratique.
Car toutes les élections mais particulièrement la présidentielle est une affaire sérieuse, encadrée par des règles claires.
Et qu’un premier tri, loin d’être une entrave, constituerait une exigence de bon sens pour protéger la démocratie ivoirienne.
Fulbert Yao