L’un des grands absents de la présidentielle du 25 octobre 2025 sera Laurent Gbagbo. L’ancien chef de l’État, figure historique de la scène politique ivoirienne, a vu sa candidature rejetée par le Conseil constitutionnel.
Selon la décision rendue ce lundi par la présidente de l’institution, Chantal Camara, l’ex-président a été radié de la liste électorale en raison de sa condamnation dans l’affaire du braquage de la BCEAO en 2011. Bien qu’acquitté définitivement par la Cour pénale internationale (CPI) en 2022 et bénéficiaire d’une loi d’amnistie, les juges ont estimé que les conditions légales de son inscription sur la liste électorale ainsi que celles relatives aux parrainages citoyens n’étaient pas réunies. En conséquence, son dossier a été invalidé.
Ce rejet apparaît comme un véritable coup de massue pour celui qui, durant plus de quatre décennies, a incarné l’opposition ivoirienne avant d’accéder au pouvoir en 2000.
Laurent Gbagbo a marqué la vie politique par sa pugnacité, ses combats pour le multipartisme et son rôle dans les grandes pages de l’histoire récente du pays.
Mais l’homme de plus de 80 ans, malgré cette stature, voit son ambition brisée par les contraintes juridiques et son propre passé judiciaire.
Au-delà du droit, cette exclusion consacre aussi un tournant symbolique : Gbagbo sort de la scène politique « par la petite porte ». Avec son âge, et compte tenu des dynamiques politiques actuelles, il lui sera désormais difficile de rebondir.
C’est bien dommage pour celui qui fut une figure emblématique de la lutte démocratique et qui, par sa verve et son charisme, a su fédérer une génération entière.
Fulbert Yao