Une visite de haut niveau a scellé ce mardi une alliance cruciale pour la sécurité sanitaire de l’Afrique de l’Ouest. Le Dr Diarrassouba Mamadou, Directeur Exécutif du Centre Régional de Surveillance et de Contrôle des Maladies de la CEDEAO (CRSCM-CEDEAO), a effectué une visite de travail au Centre d’Études de Pathogènes à Risque Infectieux Sévère (CEPRIS) à Adiopodoumé.
Cette visite, en marge de la 2ème Conférence Internationale sur la fièvre Lassa, symbolise la concrétisation des engagements régionaux pour une réponse collective aux menaces épidémiques.
L’Afrique sévèrement éprouvée par des crises sanitaires comme Ebola en 2014, la pandémie de COVID-19 et la circulation du virus Monkeypox, a tiré les leçons de la nécessité d’une autonomie en matière de détection et de réponse.
La mise en place de centres d’excellence comme le CEPRIS en Côte d’Ivoire répond à cet impératif stratégique.
Accueilli par le Professeur Meité Syndou, Directeur de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, le Dr Diarrassouba a pu apprécier la qualité des infrastructures de haute sécurité (niveau de biosécurité P3 et de niveau biosécurité P4) en cours d’installations du matériel et les investissements technologiques de pointe du centre.
« Je suis profondément impressionné par le travail accompli et par l’effort considérable consenti par l’État ivoirien. Le CEPRIS n’est pas seulement un atout pour la Côte d’Ivoire, mais un bien public régional, » a déclaré le Directeur Exécutif du CRSCM-CEDEAO.
Il a ensuite insisté sur le credo de la santé publique régionale : « Aucun pays ne peut lutter seul contre une épidémie. C’est dans l’union, la solidarité et la mutualisation des efforts que nous réussirons à protéger nos populations. »
Cette visite a également été l’occasion de saluer le rôle central de la Côte d’Ivoire, qui abrite la Biobanque Régionale de la CEDEAO. Cette synergie entre les infrastructures renforce considérablement l’écosystème de recherche et de veille sanitaire ouest-africain.
Le Pr Meité Syndou a, quant à lui, rappelé l’urgence de renforcer les capacités régionales face à l’émergence de menaces biologiques de plus en plus imprévisibles, accentuée par les défis du changement climatique. « Face à des pathogènes qui ne connaissent pas de frontières, la région doit se doter d’infrastructures robustes et interconnectées pour les détecter, les analyser et les contenir rapidement. Le CEPRIS est une pièce maîtresse de ce dispositif, » a-t-il souligné.
Bien plus qu’une simple visite de courtoisie, cette mission est un pas opérationnel décisif. Elle acte la volonté de la CEDEAO de s’appuyer sur des pôles d’excellence nationaux pour construire un réseau de surveillance régional résilient et efficace.
Cette initiative incarne la voie vers une nouvelle ère de souveraineté sanitaire en Afrique de l’Ouest. Elle démontre qu’à travers la solidarité, le partage d’expertise et la mutualisation des ressources, la région se dote des outils nécessaires pour anticiper les crises et assurer un avenir plus sûr pour ses populations.