Le bilan de la coopération sino-ivoirienne, la place de la Chine dans le monde, la célébration du 80è anniversaire de la victoire de la Chine sur le Japon sont entre autres les sujets abordés dans cette interview par le représentant diplomatique de Beijing sur les bords de la lagune Ebrié.
Le 3 septembre dernier, la Chine a commémoré le 80e anniversaire de la Victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et la guerre mondiale antifasciste. Qu’est-ce que cette victoire représente pour la Chine ?
Il y a 80 ans, après 14 années de lutte acharnée et héroïque, le peuple chinois a remporté une grande victoire dans la guerre de résistance contre l’agression japonaise, marquant ainsi la victoire complète de la Guerre mondiale antifasciste. La résistance de la Chine, qui a tenu le théâtre principal en Orient de la Guerre mondiale antifasciste au prix d’immenses sacrifices, a constitué une partie importante de cette guerre mondiale et a contribué historiquement à la victoire.
La victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise est la première victoire complète dans la lutte de libération nationale. Cette victoire a marqué un tournant historique pour le renouveau de la nation chinoise et a donné une importance profonde au progrès de la civilisation mondiale : la résistance a complètement vaincu les agresseurs japonais, défendant fermement la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale de la Chine ; la résistance a stimulé l’éveil et l’union de la nation chinoise, faisant valoir le grand esprit de la nation chinoise axé sur le patriotisme ; la résistance a renforcé la détermination du peuple chinois à poursuivre la libération, l’indépendance et la liberté nationales, et a restauré le statut de la Chine en tant que grande puissance mondiale.
Aujourd’hui, quels sont les rapports de la Chine avec le Japon ?
La Chine et le Japon sont des voisins importants l’un pour l’autre, et la portée de leurs relations dépasse largement le cadre bilatéral. Le Japon est le troisième partenaire commercial de la Chine, son troisième marché d’exportation et sa troisième source d’importation. La Chine est le premier partenaire commercial du Japon, son deuxième marché d’exportation et sa première source d’importation. En 2024, le volume commercial entre la Chine et le Japon s’est élevé à 308,3 milliards de dollars américains.
Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Guerre mondiale antifasciste, ce qui en fait une occasion importante de regarder l’histoire en face et d’ouvrir l’avenir. Comment comprendre et traiter correctement l’histoire reste une question morale de notre époque à laquelle le Japon doit faire face et répondre. Nous espérons que le Japon tirera pleinement les leçons de l’histoire et poursuivra résolument la voie du développement pacifique. Sur cette base, la Chine est prête à œuvrer avec le Japon à faire progresser les relations strategiques et mutuellement benefiques, à construire des relations stables et constructives conformes aux exigences de la nouvelle ère, et à apporter davantage de certitude et de nouvelles dynamiques de développement à la région et au monde.
Comment la Chine compte-t-elle mettre en lumiére le rôle crucial de la résistance du peuple chinois dans la victoire finale de la Seconde Guerre mondiale, tout en honorant la contribution des autres Alliés ?
La Chine a mené la résistance la plus longue contre l’agression japonaise. En 1931, le Japon a délibérément provoqué l’« incident du 18 septembre » pour envahir le nord-est de la Chine. Le Parti communiste chinois a été le premier à lever l’étendard de la résistance, marquant ainsi le début de la guerre mondiale contre le fascisme. Le peuple chinois a livré une lutte acharnée de 14 ans pour résister à l’invasion barbare du militarisme japonais.
Le théâtre chinois a immobilisé le plus grand nombre de forces militaires japonaises. Pendant la résistance intégrale, la Chine a combattu et épuisé plus des deux tiers de l’armée terrestre japonaise et une partie de ses forces navales et aériennes. Les troupes chinoises ont tué, blessé ou capturé plus de 1,5 million de soldats japonais, ce qui représente plus de 70 % des perte totale du Japon pendant la Seconde Guerre mondiale. Cela a contribué à épuiser considérablement les ressources militaires et nationales du Japon, jouant un rôle décisif dans la défaite des agresseurs japonais.
Le peuple chinois a consenti un énorme sacrifice. Selon des statistiques incomplètes, plus de 35 millions de militaires et de civils chinois ont été tués ou blessés, dont 21 millions de morts. Les pertes au sein de l’armée se sont élevées à 3,83 millions. Les pertes économiques directes sont estimées à plus de 100 milliards de dollars américains, et les pertes indirectes à plus de 500 milliards de dollars.
La résistance prolongée de la Chine a contrecarré le plan japonais d’expansion vers le Nord pour attaquer l’Union soviétique et a entravé et retardé sa stratégie vers l’Asie du Sud-Est. La Chine a fortement soutenu le combat des Alliés contre le Japon et a apporté une contribution indélébile et irremplaçable à la victoire mondiale sur le fascisme.
A l’occasion de cette cérémonie commémorative, nous avons également invité des représentants ou des descendants de nos amis internationaux qui ont contribué à la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise. Cinquante amis ou représentants de leurs familles venant de 14 pays, dont la Russie, les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, le Canada, etc., ont été présents. Durant les années mouvementées, les amis internationaux de races, ethnies et nationalités différentes ont traversé des montagnes et des océans pour venir en Chine en guerre et combattre aux côtés du peuple chinois. Face à la guerre et à la mort, ils ont noué des liens profonds et ont érigé des monuments d’amitié. Fidèle à sa tradition de gratitude et de justice, la nation chinoise n’oubliera jamais leur courage, leurs actions héroïques et leur vertu exceptionnelle.
La présence de dirigeants de la Russie et de la Corée du Nord à cet évènement est-elle le signe d’une alliance renforcée ou d’une nouvelle configuration des relations internationales ?
A l’invitation du Président chinois XI Jinping, 26 chefs d’Etat et de gouvernement de pays d’Asie, d’Europe, d’Afrique et d’Amérique latine se sont rendus en Chine pour participer à la cérémonie commémorative.
Il y a 80 ans, la Chine et l’Union soviétique, en tant que théâtres principaux en Asie et en Europe pendant la Seconde Guerre mondiale, ont été les piliers essentiels de la résistance contre le militarisme et le fascisme. Au prix d’immenses sacrifices, les peuples des deux pays ont combattu côte à côte et se sont mutuellement soutenus, sauvant leurs nations respectives ainsi l’avenir de l’humanité, apportant une contribution décisive à la victoire de la Guerre mondiale antifasciste. La présence du Président russe Vladimir Poutine à la cérémonie commémorative en Chine montre le haut niveau du partenariat stratégique global de coordination Chine-Russie pour une nouvelle ère, et manifeste la solidarité et l’unité des deux pays dans la défense des fruits de la victoire de la Seconde Guerre mondiale.
La Chine et la République populaire démocratique de Corée (RPDC) sont des voisins traditionnels et amicaux liés par des montagnes et des rivières. Cette année marque le 80e anniversaire de la victoire de la Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise et de la Guerre mondiale antifasciste, ainsi que le 80e anniversaire de la libération de la RPDC. Durant les années de la guerre, les peuples des deux pays se sont mutuellement soutenus et ont combattu ensemble l’agression japonaise, donnant une contribution importante à la victoire de la Guerre mondiale antifasciste et de la cause juste de l’humanité.
Aujourd’hui, la situation internationale est incertaine et instable, le déficit de paix ne cesse de s’aggraver, et la préservation de la paix mondiale reste une tâche ardue. Le thème de cette cérémonie commémorative est : « Garder à l’esprit l’histoire, rendre hommage aux martyrs, chérir la paix et bâtir l’avenir ». Le peuple chinois est prêt à œuvrer avec les peuples du monde entier pour défendre fermement les acquis de la victoire de la Seconde Guerre mondiale, préserver le système international centré sur l’Organisation des Nations Unies et l’ordre international fondé sur le droit international, et promouvoir la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et la noble cause de la paix et du développement de l’humanité.
Le récent défilé militaire à Beijing a mis en évidence les avancées technologiques impressionnantes de la Chine en matière de défense. Quel message cette démonstration de force militaire envoie-t-elle au monde et comment s’aligne-t-elle avec l’engagement déclaré de la Chine en faveur du développement pacifique ?
La quête de la paix est enracinée dans les convictions de la nation chinoise. Ayant souffert de l’agression des puissances étrangères, le peuple chinois connaît bien la valeur de la paix. L’organisation du défilé militaire, c’est pour manifester notre ferme détermination à suivre la voie du développement pacifique, affirmer notre volonté solide de défendre la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale, et démontrer notre capacité puissante à préserver la paix et la stabilité du monde.
En matière de paix et de sécurité, la Chine affiche le meilleur bilan parmi les grands pays du monde. Depuis la fondation de la Chine Nouvelle, elle n’a jamais provoqué une guerre, jamais occupé un pouce du territoire étranger, ni jamais eu recours à des guerres par procuration. La Chine est le seul grand pays à inscrire le développement pacifique dans sa Constitution et le premier pays pourvoyeur de casques bleus parmi les membres permanents du Conseil de Sécurité. La Chine a proposé l’Initiative pour la Sécurité mondiale, préconisant une nouvelle conception de sécurité commune, globale, coopérative et durable, et offrant des solutions pratiques pour réduire le déficit de sécurité. Plus la Chine se renforce, plus elle contribue à la paix mondiale. Quel que soit son niveau de développement, la Chine ne cherchera jamais l’hégémonie, ni l’expansion, ni la course aux armements. La Chine restera toujours une force de paix, de stabilité et de progrès dans le monde.
La position de la Chine a été réaffirmée au cours de cette commémoration par le Président XI Jinping, à savoir se tenir « fermement du bon côté de l’histoire et du côté du progrès humain…». Comment la Chine manifeste-t-elle cette position de façon concrète ?
Ce qu’un pays préconise et poursuit reflète souvent sa vision du monde, de l’ordre international et de la responsabilité, en fin de compte, sa façon de se percevoir lui-même. Dans un monde où les transformations inédites depuis un siècle s’accélèrent, de multiples risques s’entremêlent, les déficits de la paix, du développement, de la sécurité et de la gouvernance ne cessent de se creuser. L’humanité est de nouveau placée devant le choix entre la paix et la guerre, entre le dialogue et la confrontation, entre le gagnant-gagnant et le jeu à somme nulle. Dans ce contexte, le Président XI Jinping a proposé avec une grande clairvoyance le concept de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, caractérisée entre autres par un monde multipolaire égal et ordonné, une mondialisation économique bénéfique pour tous et inclusive et le véritable multilatéralisme, contribuant à l’orientation de la réforme et de la construction du système de gouvernance mondiale, ainsi qu’au rayonnement des valeurs communes de l’humanité.
Sous la bannière de la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité, le Président XI a successivement proposé l’Initiative pour le Développement mondial, l’Initiative pour la Sécurité mondiale, l’Initiative pour la Civilisation mondiale et l’Initiative pour la Gouvernance mondiale. Se résonnant et se complétant mutuellement, elles offrent une orientation stratégique pour la construction de cette communauté d’avenir partagé, et apportent la sagesse chinoise pour relever les défis mondiaux en constante évolution.
Ce 80e anniversaire intervient dans un contexte de crise mondiale marquée notamment par les situations en Ukraine, dans la bande de Gaza, dans le Sahel… Selon vous, quel rôle la Chine, en tant que puissance mondiale majeure, peut-elle jouer dans la résolution des conflits contemporains et dans la promotion d’un ordre international plus pacifique ?
Il y a 80 ans, au sortir du désastre des deux guerres mondiales, la communauté internationale en a tiré des leçons douloureuses et créé l’Organisation des Nations Unies, ouvrant ainsi une nouvelle page de la gouvernance mondiale. Aujourd’hui, 80 ans après, la tendance de notre époque à la paix, au développement, à la coopération et au benefice partagé n’a pas changé. Mais la mentalité de la guerre froide, l’hégemonisme et le protectionnisme persistent encore. De nouvelles menaces et de nouveaux défis ne cessent de se multiplier. Le monde est entré dans une nouvelle période de turbulences et de transformations.
Lors de la reunion de l « Organisation de Coopération de Shanghai Plus » qui s’est tenue le 1er septembre à Tianjin, le Président XI Jinping a proposé l’Initiative pour la Gouvernance mondiale, qui s’inscrit dans la ligne droite des buts et principes de la Charte des Nations Unies et réponde aux aspirations communes de la grande majorité des pays du monde. Réformer et perfectionner la gouvernance mondiale ne signifient pas renverser l’ordre international existant, ni créer un nouveau système en dehors du système international actuel. Il s’agit de renforcer la capacité d’action et l’efficacité du système et des institutions internationaux existants pour qu’ils puissent mieux s’adapter aux changements, répondre plus rapidement et plus efficacement aux multiples défis planétaires et mieux servir les intérêts des différents pays, notamment des pays en développement. Quels que soient les aléas internationaux, la Chine sera toujours déterminée à défendre le système international centré sur l’ONU et l’ordre international fondé sur le droit international, à se tenir du bon côté de l’histoire et à travailler avec toutes les forces de progrès dans le monde pour construire une communauté d’avenir partagé pour l’humanité et contribuer inlassablement à la noble cause de la paix et du développement de l’humanité.
La Chine affirme travailler à la construction d’une « communauté d’avenir partagé pour l’humanité». Concrètement, comment ce principe se traduit-il dans les relations Chine–Afrique, notamment en matière développement et de sécurité ?
Cette année marque le 25e anniversaire de la création du Forum sur la Coopération sino-africaine (FOCAC). Au cours des 25 ans écoulés, le FOCAC s’est développé et renforcé rapidement et a joué un rôle pionnier dans le développement des relations sino-africaines qui ont enregistré des progrès prodigieux et sont entrées dans la meilleure période de leur histoire. Le Sommet de Beijing, qui s’est tenu en septembre 2024, a inauguré une nouvelle marche vers la construction conjointe d’une communauté d’avenir partagé Chine-Afrique de tout temps à l’ère nouvelle. Depuis lors, nos deux parties ont travaillé activement conformément au consensus dégaé pour mettre en œuvre les dix Actions de partenariat et réalisé en seulement neuf mois des avancées encourageantes.
Dans le cadre de l’Action de partenariat sur la coopération pour le développement, la Chine et l’Afrique ont travaillé activement à la réalisation d’environ 600 projets « Petits et Beaux » qui portent sur l’interconnexion, la réduction de la pauvreté, l’agriculture, la santé, le développement vert, l’économie numérique, les échanges humains et culturels et autres et couvrent la quasi-totalité des pays africains. La Chine a publié le « Plan d’action sur le renforcement des capacités en matière d’IA pour le bien et pour tous », créé avec la Zambie le groupe d’amis de la coopération internationale sur le renforcement des capacités en matière d’IA et organisé des événements thématiques dans ce cadre. La Chine a soutenu aussi l’organisation par le Rwanda du Sommet mondial de l’IA en Afrique.
Dans le cadre de l’Action de partenariat pour la sécurité commune, La Chine et plusieurs pays africains ont signé des mémorandums d’entente sur la coopération dans le cadre de l’Initiative pour la sécurité mondiale et développé dans le cadre de cette initiative des coopérations pragmatiques en matière de sécurité conventionnelle et non conventionnelle. Par exemple, le projet de Douane Intelligente a été mis en chantier en Côte d’Ivoire. Suite à la Célébration du 64e anniversaire de l’indépendance de la Côte d’Ivoire en 2024, le détachement venu de la base de soutien logistique de Chine à Djibouti s’est également rendu à Madagascar et aux Comores pour participer aux défilés célébrant leurs fêtes nationales.
L’ouverture et la coopération sont la bonne voie, et les bénéfices mutuels et les résultats gagnant-gagnant répondent aux aspirations des peuples. Le fait que la Chine et l’Afrique travaillent ensemble pour faire avancer la modernisation promouvra vivement la solidarité et la coopération dans le Sud global et ouvrira une perspective plus prometteuse pour la cause de la paix et du développement dans le monde et la construction d’une communauté d’avenir partagé pour l’humanité.
La Chine célèbre sa résistance face à une puissance étrangère. Quel parallèle peut-on faire avec l’histoire des peuples africains qui aspirent aujourd’hui à plus de souveraineté ?
La Guerre de résistance du peuple chinois contre l’agression japonaise est la première victoire complète dans la lutte de libération nationale que le peuple chinois a remportée depuis l’époque moderne. Notre victoire a insufflé ainsi de la confiance et du courage aux pays colonisés et semi-colonisés subissant l’agression et l’oppression dans leur quête d’indépendance et de libération, et a contribué profondément à leur victoire.
A l’époque moderne, la Chine et l’Afrique ont toutes deux souffert de l’agression des puissances occidentales, et cette historie commune a favorisé une affinité naturelle entre les deux parties. 80 ans plus tard, l’époque où une poignée de pays dictaient l’avenir des autres, contrôlaient les affaires internationales et monopolisaient les avantages en matière de développement est révolue à jamais. L’émergence collective du Sud global, y compris l’Afrique, est en train de changer fondamentalement l’ordre mondial. Au cours des 40 dernières années, la part du PIB mondial contribuée par les pays du Sud global est passée de 24 % à plus de 40 %, tandis que leur contribution à la croissance économique mondiale a atteint 80 % au cours des 20 dernières années. De plus en plus de pays du Sud global accueillent des sommets des BRICS, de la coopération économique Asie-Pacifique et du G20, faisant entendre une forte « voix du Sud » et laissant une « empreinte du Sud » remarquable. Le Sud global, au lieu de demeurer une majorité silencieuse ou une région arriérée, représente une nouvelle force émergente et un nouvel espoir dans les changements historiques que connaît le monde.
De plus en plus de pays africains cherchent à diversifier leurs partenariats au-déla des anciennes puissances coloniales. En quoi la Chine peut-elle être un partenaire alternatif pour la Côte d’Ivoire et l’Afrique ?
La Chine est devenue le plus grand partenaire bilatéral commercial de la Côte d’Ivoire pendant 7 années consécutives. Selon la Douane chinoise, le chiffre des échanges commerciaux de nos deux pays a atteint 5,06 milliards de dollars américains en 2024. Si la Chine est le premier pays fournisseur de la Côte d’Ivoire, elle a également importé nombre de produits ivoiriens tels que du caoutchouc, du pétrole et des produits agricoles, entre autres, pour une valeur de près d’un milliard de dollars américains. En même temps, la Chine garde sa position de premier partenaire commercial de l’Afrique pendant 16 années consécutives. En 2024, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique a atteint 295,6 milliards de dollars américains, soit une augmentation de 4,8 % en glissement annuel, établissant un nouveau record pour la quatrième année consécutive.
Ces dernières années, la coopération sino-africaine s’est progressivement étendue au-delà des infrastructures traditionnelles, et a porté ses fruits dans des domaines tels que les infrastructures numériques, le commerce électronique transfrontalier, les technologies agricoles et la collaboration financière. Dans sa coopération avec l’Afrique, la Chine ne poursuit pas d’intérêt égoïste et ne s’engage pas dans une compétition géopolitique. Disposée à rester fidèle aux principes de sincérité, résultats effectifs, amitié et bonne foi » et de recherche du plus grand bien et des intérêts partagés, la Chine continuera à se tenir aux côtés des pays africains pour défendre les intérêts communs et promouvoir ensemble le développement et la prospérité.
La Côte d’Ivoire, comme d’autres pays africains, aspire à plus de valeur ajoutée locale et à moins de dépendance extérieure. Comment la coopération sino-ivoirienne contribue-t-elle à cet objectif ?
La Chine et la Côte d’Ivoire sont toutes deux des pays agricoles importants, et j’aimerais répondre à votre question sous l’angle de la coopération agricole.
Ces dernières années, sous la direction stratégique des deux Chefs d’Etat, les entreprises chinoises travaillent activement pour répondre aux besoins du Plan National de Développement (PND) de la Côte d’Ivoire, et la coopération agricole sino-ivoirienne a obtenu des résultats probants.
S’agissant de la sécurité alimentaire, la coopération technique du périmètre rizicole de Guiguidou, dont 11 conventions ont été organisées avec succès au cours de près de 30 ans, a permis de cultiver 4 semences de haut rendement certifiées par le gouvernement ivoirien, et de former des professionnels locaux.
Dans le domaine de la transformation de produits agricoles, l’usine TRANSCAO, construite par l’entreprise chinoise, devient la plus grande usine de transformation de cacao indépendante et autonome de la Côte d’Ivoire. Des usines de transformation de caoutchouc financées par des entreprises chinoises ont contribué à la croissance du taux de transformation locale.
Dans le secteur du commerce de produits agricoles, grâce au Salon International de l’Agriculture et des Ressources Animales de Côte d’Ivoire 2025 (SARA) et l’Exposition internationale d’importation de la Chine, les liens entre les délices ivoiriens de haute qualité tels que le café, le cacao et la noix de cajou, et le marché chinois sont de plus en plus étroits.
Concernant les infrastructures hydrauliques, la Centrale hydro électrique de Gribo-Popoli, récemment achevée, ainsi que la Centrale hydroélectrique de Soubré, fournissent ensemble de l’énergie propre au pays, et insufflent une nouvelle dynamique au développement local de l’agriculture.
Dans le cadre du FOCAC, la partie chinoise est prête à travailler avec la partie ivoirienne pour soutenir une coopération approfondie sur toute la chaîne de production agroalimentaire, y compris la culture, la transformation et la commercialisation, afin de renforcer les capacités de transformation locale de produits agricoles et d’accroître la valeur ajoutée des produits, tout en offrant des opportunités accrues pour le développement durable de l’agriculture et la sécurité alimentaire de la Côte d’Ivoire.
Quelle place la Chine accorde-t-elle à l’Afrique dans ces grands moments de célebration de faits historiques majeurs, étant donné que le continent noir est aujourd’hui perçu comme celui de l’avenir ?
En regardant le passé, la Chine et l’Afrique se sont mutuellement et fermement soutenues et ont tissé des liens d’amitié profonds dans la lutte contre l’impérialisme et le colonialisme, dans la quête de la libération nationale et dans la poursuite du développement et du renouveau. Le peuple chinois n’a jamais oublié le soutien précieux apporté à sa Guerre de résistance par les pays et les peuples épris de paix et de justice de l’Afrique et du monde entier. L’Afrique a été l’un des théâtres de la Guerre mondiale antifasciste et une base outre-mer fiable pour les Alliés. Prçs de 1,5 million de personnes originaires de plus de 30 pays africains ont combattu héroïquement au front, et environ 2,5 millions d’Africains ont contribué à la logistique et au génie militaire, fournissant ainsi un soutien essentiel en ressources humaines et matérielles pour la victoire. Comme l’a souligné le Président XI Jinping, « La Chine et l’Afrique sont toujours une communauté d’avenir partagé. Des expériences historiques communes, des tâches de développement communes et des intérêts stratégiques communs nous unissent étroitement ».
En regardant vers l’avenir, la Chine soutient fermement les pays africains dans leur voie de développement indépendant et autonome, et dans leur poursuite de la sécurité alimentaire, de l’industrialisation et de la transition verte, pour que l’Afrique devienne un pôle important dans le développement mondial en matière de politique, d’économie et de civilisation. La Chine est disposée à offrir de nouvelles opportunités à l’Afrique grâce à ses propres développements récents, afin de faire de la coopération pragmatique Chine-Afrique un modèle de coopération Sud-Sud et de coopération internationale avec l’Afrique.
Nomel Essis