Le Syndicat national des agents de l’Office d’aide à la commercialisation des produits vivriers (SYNA-OCPV) est monté au créneau dans l’affaire du Prétendu détournement de 736 millions
En effet, dans un droit de réponse rendu public et consulté par l’infoexpress, à la suite d’un article publié par le confrère Naso Presse le 5 octobre 2025, le syndicat exprime sa “déception et indignation” face aux propos du Directeur général de l’OCPV, qu’il accuse de “manipulations et contre-vérités”.
Selon le SYNA-OCPV, il aurait reconnu avoir transféré près de 268 millions de francs CFA, présentés comme des “reliquats de gestion”, sur le compte de la Mutuelle des fonctionnaires et agents de l’OCPV (MUFA-OCPV).
Le syndicat estime que ces fonds, censés servir au paiement des accessoires de salaires des agents, ne devraient en aucun cas transiter par un compte privé. “Une bonne partie des montants évoqués, soit plus de 400 millions, reste encore à élucider”, souligne le communiqué, qui évoque des “prélèvements illégaux” opérés sur les primes du personnel.
Le SYNA-OCPV reproche aussi au Directeur général d’avoir “unilatéralement” modifié l’application d’un arrêté interministériel fixant les accessoires de salaires des agents.
Le syndicat dénonce notamment :
Le blocage du paiement des accessoires de salaires pendant douze mois pour les nouveaux agents ;
Le retrait de l’indemnité de transport pendant les congés ;
Des ponctions opérées même sur les salaires de fonctionnaires malades.
Autant de pratiques que le syndicat qualifie de “gestion de fait illégitime”.
Le syndicat évoque en outre le cas tragique de Yao Kouassi, fonctionnaire non-voyant décédé, selon lui, “dans des conditions misérables” après des retenues injustifiées de 300 000 francs CFA sur ses accessoires de salaires. “Aucune raison administrative ne saurait justifier qu’un grand malade soit privé de ses moyens de traitement”, dénonce le SYNA-OCPV.
Autre point de discorde : la présidence de la MUFA-OCPV.
Le syndicat rejette les propos du Directeur général affirmant que la présidente actuelle, Mme Konan, aurait été remplacée. Selon le SYNA-OCPV, Mme Konan a été “réélue en décembre 2024 avec 93 % des voix” et demeure légitime. Le syndicat accuse le Directeur général de “manœuvres de déstabilisation” pour contrôler la gestion du compte de la mutuelle, alimenté notamment par les subventions transférées.
Contrairement à ce qu’affirme le Directeur général, le SYNA-OCPV précise que son recours devant le Conseil d’État n’a pas été rejeté, mais déclaré irrecevable pour vice de forme. “Il s’agit d’un vice de procédure, et non d’un rejet sur le fond”, insiste le syndicat.
Pour conclure, le SYNA-OCPV appelle à l’ouverture d’une enquête administrative et financière afin de faire toute la lumière sur :
La gestion des ressources propres de l’OCPV destinées aux primes depuis 2017 ;
Le traitement des Autorisations préalables à l’exportation au second semestre 2024 ;
L’existence présumée de personnels “hors liste” ;
Le paiement posthume des accessoires du défunt Yao Kouassi.
Le syndicat assure qu’il “ira jusqu’au bout pour défendre les droits des travailleurs” et interpelle les autorités compétentes sur la nécessité de restaurer la transparence au sein de l’OCPV.
Fulbert Yao