Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a dressé le bilan de sa mission d’observation de la présidentielle du 25 octobre 2025 et fait des recommandations
Selon la présidente du CNDH, Namizata Sangaré, la mission d’observation déployée sur l’ensemble du territoire a mobilisé 2 350 observateurs, répartis dans les 31 régions et les deux districts autonomes. « Nos observateurs ont pu visiter 9 400 lieux de vote sur 11 835, soit 79,43 %, et 18 800 bureaux sur 25 370 », a-t-elle indiqué, ajoutant que le scrutin s’est tenu « dans des conditions globalement satisfaisantes en matière de respect des droits civils et politiques ».
Le CNDH relève toutefois 71 lieux de vote non ouverts et 129 urnes saccagées, ainsi que « quelques incidents localisés ayant entraîné des pertes en vies humaines à Nahio et d’autres localités », selon le rapport.
Les observateurs ont également constaté « des retards à l’ouverture de certains bureaux de vote », dus à « l’acheminement tardif du matériel électoral ou à des contraintes sécuritaires ».
Concernant la sécurité, Namizata Sangaré s’est félicitée du comportement des forces de l’ordre. « Leur présence a été discrète, professionnelle et dissuasive », a-t-elle affirmé, tout en dénonçant « des cas d’intimidations et de refus d’accès à certains observateurs accrédités », notamment à Bingerville et Cocody.
Le CNDH a recensé 212 incidents dans son système d’alerte précoce, parmi lesquels des cas de « destruction de matériel électoral, d’agressions et d’empêchements de vote ». Cependant, « 80 % de ces incidents ont pu être traités en coordination avec les autorités compétentes », souligne la déclaration.
Sur le plan des droits humains, le CNDH note « le respect du secret du vote et des efforts pour garantir l’accessibilité des bureaux aux personnes en situation de handicap et aux personnes âgées ».
Dans ses recommandations, le Conseil appelle le Gouvernement à: Poursuivre les efforts en faveur du dialogue avec toutes les parties prenantes pour les prochaines échéances électorales ; Veiller au respect des droits de l’homme durant tout le cycle électoral ; Harmoniser la législation électorale avec celle portant sur la représentativité des femmes dans les assemblées élues ; Renforcer les mécanismes de lutte contre les discours de haine et la désinformation ; Maintenir les mécanismes de garantie de la couverture médiatique équilibrée et pluraliste.
A la CEI :
- Poursuivre les interactions avec toutes les parties prenantes afin de renforcer son capital confiance ;
- Accroitre les campagnes d’éducation civique et électorale à l’endroit des populations, notamment des femmes, des jeunes et des personnes en situation de handicap ;
- Veiller à l’application stricte du mode opératoire par les agents électoraux ;
- Renforcer la formation des agents électoraux à l’utilisation des outils de gestion électorale.
Aux candidats :
- Recourir uniquement aux voies légales de contestation devant les organes compétents ;
- S’engager à promouvoir la paix et la cohésion sociale.
A la Société Civile :
- Poursuivre l’éducation civique et électorale pour une participation accrue des populations aux différents processus électoraux ;
- Renforcer les mécanismes de veille citoyenne.
Aux populations
- Préserver le calme et la cohésion sociale ;
- S’abstenir de tout discours ou comportement susceptible d’alimenter des violences ou de fragiliser la cohésion sociale ;
- Se fier exclusivement aux informations officielles des Institutions en charge des élections ;
- Participer activement à la vie démocratique et citoyenne.
Fulbert Yao





































































