Elle est une victime de ce mal pernicieux. Invitée du quatrième numéro des Grands Plateaux de l’Union des Journalistes Culturels de Côte d’Ivoire (UJOCCI), le vendredi 7 novembre 2025, l’athlète marathonienne et cheffe d’entreprise franco-ivoirienne Marie-Pierre Koudou Bousquet a livré à Jacobleu Art Gallery d’Abidjan-Cocody un témoignage bouleversant sur son combat contre le cancer du sein. Entre courage, foi et solidarité, elle incarne aujourd’hui une figure d’espoir et de résilience.
Dans une atmosphère empreinte d’émotion et d’admiration, les membres de l’Union des Journalistes Culturels de Côte d’Ivoire (UJOCCI) ont accueilli, pour le quatrième numéro de leurs Grands Plateaux, l’athlète Marie-Pierre Koudou Bousquet. Cette rencontre de sensibilisation consacrée à la lutte contre le cancer du sein a permis au public de découvrir le parcours exceptionnel d’une femme que la maladie n’a pas réussi à briser.
Diagnostiquée une première fois en 2023, Marie-Pierre Koudou raconte sans détour la sidération qui l’a envahie : « Sur le coup, j’étais abasourdie, je ne comprenais pas… Mais avec le soutien de mes proches et les conseils des médecins, j’ai pu surmonter l’épreuve. » L’année suivante, le diagnostic tombe à nouveau : un second cancer. « J’ai pleuré toutes les larmes de mon corps », confie-t-elle avec émotion, avant d’ajouter dans un sourire empreint de force : « Aujourd’hui, je suis toujours en traitement, mais je suis là devant vous. J’ai l’amour de la vie. »
En partenariat avec la Fondation Porteo, l’athlète consacre désormais son énergie à soutenir les malades démunis, souvent privés de traitement faute de moyens. « En France, le traitement du cancer du sein est pris en charge à près de 98 %, ce qui n’est pas le cas en Côte d’Ivoire », déplore-t-elle, tout en insistant sur l’importance de l’activité physique et du soutien psychologique : « Le sport m’a beaucoup aidée. Il faut marcher, courir, bouger. Et ne pas négliger la santé mentale, même si, en Afrique, cela reste encore tabou. »
Son message est simple, mais essentiel : « Quand vous êtes diagnostiqué, ne cachez pas votre maladie. Parlez-en, partagez, car le silence isole et fragilise. »
La cérémonie s’est conclue sur une note de reconnaissance : Mme Solange Aralamon, deuxième vice-présidente de l’UJOCCI, lui a remis un tableau d’honneur pour saluer sa force et son parcours inspirant.
Née le 13 novembre 1972, Marie-Pierre Koudou Bousquet incarne à la fois la détermination, la solidarité et la bienveillance. Cheffe d’entreprise à la tête de La Maison de la Literie, elle a multiplié les actions caritatives, offrant des matelas et coussins au service d’oncologie pédiatrique du CHU de Treichville et aux mères-kangourous du même hôpital.
Sportive passionnée, elle découvre en Côte d’Ivoire un nouvel élan à travers la course d’endurance. En 2023, elle boucle 53,6 km lors de sa première Backyard Ultra avant d’atteindre 60,3 km l’année suivante. Mais son plus grand défi demeure celui de la vie. Après sa première opération en juin 2024, elle reprend la course sous les couleurs d’Octobre Rose avec un message fort : « Le cancer, ce n’est pas seulement en octobre. »
En janvier 2025, la découverte d’une nouvelle tumeur ne l’arrête pas. Au Marathon de Rome, elle parcourt 42 km en 5h40, transformant chaque foulée en acte de solidarité. Devenue égérie de la Fondation Porteo, elle consacre désormais ses courses à la sensibilisation et au soutien des enfants atteints de cancer.
En juin 2025, elle réalise un nouveau record personnel de 67,3 km lors de sa quatrième Backyard Ultra, dédiée aux enfants malades sous le slogan : « Le cancer des enfants, ça existe aussi.»
Son histoire, d’une intensité rare, a inspiré le réalisateur Ange Thyzier, auteur du film documentaire Marie-Pierre, tourné entre la France et la Côte d’Ivoire. Ce long-métrage, qui retrace son combat et son engagement, sera présenté en avant-première le 13 novembre 2025 au Majestic Hôtel Ivoire — jour de son anniversaire. Tous les bénéfices de cette soirée seront reversés au service d’oncologie pédiatrique du CHU de Treichville.
Fulbert Yao avec UJOCCI







































































