Un éclat de joie illuminait son regard. Comme un long fleuve de persévérance arrivant enfin à son terme, Khalil Riad Matithia vient de franchir l’ultime étape de son parcours académique : l’obtention de son doctorat, couronné par la mention « très honorable ».
L’impétrante a soutenu une thèse ambitieuse et novatrice intitulée :
« L’enseignement du jazz : une compétence pour la formation des étudiants dans les apprentissages du chant à l’École Supérieure de Musique et de Danse en Côte d’Ivoire ». C’était ce samedi 15 novembre 2025, à l’Institut national supérieur des arts et de l’action culturelle (Insaac).
Un sujet exigeant, nourri tout autant par son expérience d’artiste que par son parcours d’enseignante, et qui met en lumière une réflexion profonde sur la pédagogie musicale, la transmission des savoirs et la place du jazz dans la formation académique ivoirienne.
Face à un jury de professeurs émérites, Khalil Riad Matithia a livré une présentation maîtrisée, structurée et convaincante. Analyses précises, arguments étayés, exemples tirés de sa pratique : tout concourait à mettre en valeur la pertinence de son travail. Le public, venu nombreux, a salué une prestation à la fois dense, fluide et passionnée.
Le verdict du jury n’a laissé place à aucune hésitation. Le président, Professeur Irie Bi Goly Mathias, a annoncé avec un sourire discret :
« Après analyse de votre travail, le jury décide à l’unanimité de vous accorder la mention très honorable. »
Un moment suspendu. De l’émotion, des larmes contenues. Un rêve qui prend forme.
À la fin de la cérémonie, la nouvelle docteure s’est confiée :
« Je suis très émue et très heureuse. C’est un travail débuté en 2017. J’ai dû faire des pauses, mais j’ai persévéré. Voir ce projet aboutir aujourd’hui, c’est un rêve qui se réalise. J’ai beaucoup travaillé et je savoure pleinement ce moment. »
Sur les enjeux de sa recherche, elle ajoute :
« Mon objectif était de montrer comment l’enseignement du jazz peut enrichir la pédagogie du chant à l’Insaac, notamment pour les étudiants de l’École Supérieure de Musique et de Danse. En tant que chanteuse de jazz, porter ce projet jusqu’au bout est pour moi un accomplissement personnel et professionnel. »
Elle n’a pas manqué d’évoquer les difficultés rencontrées : collecte de partitions, recherches approfondies, travail d’écriture ou encore enquêtes pédagogiques. Un parcours exigeant, mais au service d’une passion.
Artiste accomplie, Khalil Riad Matithia tient également à rappeler son ancrage scénique : « Je n’ai jamais disparu de la scène. J’étais moins médiatisée, mais je travaillais. Je me suis perfectionnée dans le jazz fusion. J’ai déjà trois singles et mon album sortira début 2026. Vous me verrez davantage désormais. »
Interprète, professeure de chant à l’Insaac, chercheuse en musique et musicologie, et lauréate du concours Star Karaoké 2005, Khalil Riad Matithia ajoute désormais à sa riche carrière le titre de docteure. Une réussite qui honore l’Insaac autant qu’elle ouvre une nouvelle page pour l’enseignement du jazz en Côte d’Ivoire.
Sercom








































































