Romaric Dessoa, secrétaire administratif de l’Ecole doctorale Sociétés, communication, arts, lettres et langues (Scall), accède désormais au grade de Docteur en Criminologie, option psychologie criminelle.
Il a en effet soutenu, avec la mention « Très honorable », sa thèse unique de Doctorat devant un jury d’experts présidé par le Pr Azoh François Joseph. Le 25 novembre 2025, au département de Criminologie de l’Université Félix Houphouët-Boigny, le nouveau docteur a présenté un travail portant sur : « Représentations sociales et pratiques de consommation des médicaments de la rue des populations d’Adjamé et de Cocody ».
Encadré par le Pr Koudou Opadou, il a analysé les raisons profondes qui maintiennent l’usage de ces produits illicites et les croyances qui les entourent. Selon lui, les représentations sociales- idées, valeurs et opinions partagées -façonnent la manière dont les populations perçoivent les médicaments de la rue. Quant aux « pratiques de consommation », elles renvoient à des comportements routinisés mêlant gestes, connaissances, émotions et motivations.
Les résultats de sa recherche montrent que ces médicaments sont perçus comme une alternative de santé peu coûteuse, surtout pour les ménages à faibles revenus. Toutefois, les populations reconnaissent aussi qu’il s’agit souvent de produits falsifiés, périmés ou non homologés, donc dangereux.
Cette contradiction met en évidence une réalité tenace. Malgré l’interdiction officielle, ces produits restent omniprésents, révélant un écart entre la répression et les pratiques quotidiennes.
Pour faire reculer le phénomène, Romaric Dessoa préconise des campagnes médiatiques basées sur des témoignages pour déconstruire les croyances, la création de pharmacies communautaires à bas prix, ainsi que l’intégration de modules d’éducation sanitaire à l’école afin d’apprendre à identifier un médicament officiel. Avec cette thèse, le nouveau docteur apporte un éclairage essentiel sur un problème social et sanitaire majeur.
Meshack Eman (stg)
