On le savait déjà transformé en un amphisbène depuis la fin de la crise postélectorale qui a secoué le pays. Le Front populaire ivoirien (Fpi), parti de Laurent Gbagbo, l’ex-président ivoirien est désormais sur la voie de la mutation en celle d’un Cerbère. De deux têtes longuement opposées, l’on n’est pas loin d’un Fpi à trois têtes. Simone Gbgabo, l’épouse légitime de l’ex-président ivoirien ayant décidé de ne pas rester en marge de ce combat interne au parti. Elle s’engage, en effet, à mener sa bataille de positionnement. Alors que Laurent Gbagbo a décidé de vivre avec Nady Bamba, sa seconde épouse en Belgique depuis sa sortie de la cellule de la Cour pénale internationale, Simone Gbagbo son épouse légale – restée peu bavarde sur l’affaire de leur supposé divorce qui avait fait jaser – a choisi de régler cette controverse sur le ring politique. Ainsi, lors de l’Assemblée générale de l’organisation féminine des femmes de la dissidence du Fpi qui s’est tenue le week-end dernier au bord de la Lagune Ebrié, dans le quartier populaire de Yopougon, Simone Gbagbo n’a pas usé de la langue de bois pour tenir un discours généralement tenu par le camp opposé, celui du président légitime du Fpi, Pascal Affi N’Guessan. « Celui qui dit qu’il fait de Laurent Gbagbo l’unique objet de nos revendications, répondez-lui : arrière de moi, Satan ! Il est la tête qui nous représente. Il est le symbole qui représente notre vision. Notre vision, ce n’est pas Laurent Gbagbo, mais la Côte d’Ivoire nouvelle (…). Le jour que Dieu va décider que Laurent Gbagbo n’est plus là, est-ce que notre vision va mourir? », a-t-elle lancé face aux nombreuses femmes du camp Gbagbo présentes à la cérémonie d’Azito, partagées entre approbation et désapprobation à la suite de ce bout de phrase de l’ex-Première dame ivoirienne, deuxième vice-présidente de la dissidence. Au lendemain de cette annonce, le dimanche 1er décembre 2019, c’est sur la page facebook officielle du Fpi-version Gbagbo que l’on autorise un post apportant un total appui à cette déclaration de Simone Gbagbo. Bien que le post, diversement commenté sur la page par des propos très durs entre pro-Gbagbo et pro-Simone, ait disparu en moins de 24 heures, l’on note tout de même le malaise qui traverse le camp des Gbagbo ou rien (GOR), en proie à une autre division bien visible.
Sam-Wakouboué