L’Etat de Côte d’Ivoire, à travers le ministère du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables et des partenaires EDF, Méridiam et Biokala ont signé, lundi, à Abidjan, un contrat de concession pour la conception, le financement, la construction et l’exploitation pendant 25 ans d’une centrale biomasse (dénommée Biovea Energie) de 46 MW, la plus grande centrale d’Afrique de l’Ouest alimentée à partir de déchets agricoles.
Les travaux de construction de la centrale d’un coût de 129 milliards Fcfa permettront la création au moins 500 emplois locaux. Pendant la période d’exploitation de la centrale, ce sont plus de 1 000 équivalents temps plein locaux qui seront créés directement, générant des retombées économiques importantes et la création de nombreux emplois indirects stables. En plus, 25% des marchés seront octroyés à des Petites et moyennes entreprises (PME) ivoiriennes.
Très satisfait de la concrétisation du projet qui intervient après une longue période de discussion, le ministre Abdourahmane Cissé a précisé qu’il permettra de soutenir la filière agro-industrielle ivoirienne et de contribuer aux objectifs que s’est fixé le pays lors de la COP21.
Ainsi, sur toute la durée de la concession, cette centrale biomasse permettra à la Côte d’Ivoire de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 4,5 millions de tonnes de CO2.
«La Côte d’Ivoire imprime sa marque et son positionnement en tant que leader en Afrique. C’est un projet qui se situe à l’intérieur du pays d’où la volonté de l’Etat de Côte d’Ivoire de faire en sorte que la décentralisation soit une réalité », a souligné le ministre tout en précisant que le prix de revient de cette énergie est fixé à 61,99 Fcfa/Kwh.
Le combustible biomasse proviendra des résidus de feuilles de palmiers issues de la culture locale et contribuera à la lutte contre la déforestation et l’agriculture extensive en promouvant les bonnes pratiques agricoles et l’accroissement des rendements dans les plantations villageoises.
Le projet Biovéa est reproductible et constitue une source d’économie circulaire, avec des impacts positifs sur le secteur agricole dont l’amélioration des conditions de vie des populations rurales et l’augmentation jusqu’à 20% des revenus annuels pour près de 12 000 planteurs. Les planteurs bénéficieront également de la mise à disposition des cendres de combustion qui leur serviront d’engrais naturel.
Au nom des partenaires intervenant dans le projet, le directeur général de Biovea, Raphaël Ruat, a annoncé que les travaux débuteront à la mi-2020 en vue de la mise en service la centrale mi-2023 qui répondra aux besoins en électricité de l’équivalent de 1,7 millions de personnes par an.
Dans le contrat, EDF, Meridiam et SIFCA détiennent respectivement 40%, 36% et 24% de Biovea Energie.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du Plan d’Actions National des Energies Renouvelables 2014- 2030 de la Côte d’Ivoire qui a l’ambition d’atteindre 42% de son mix énergétique issus d’énergies renouvelables à l’horizon 2030.
(AIP)