Le 28 janvier 2020, les États-Unis ont publié leur plan permanent d’apartheid pour la Palestine, qui consacre l’occupation coloniale prolongée par Israël pour les terres et le peuple de Palestine. Mais, ce plan appelé « Le deal du siècle », constitue une véritable tentative d’escroquerie qui n’apportera pas la paix, et a été évidement refusé par l’Etat de Palestine qui voit la solution à ce conflit dans le cadre des résolutions de l’Onu et du droit international.
La vision palestinienne pour la paix est fondée sur les droits humains fondamentaux de liberté, de dignité et d’égalité. Notre vision est conforme au droit international et au système de justice et de responsabilité que l’ordre juridique international est censé préserver. Il est conforme aux nombreuses résolutions des Nations Unies qui ont reconnu nos droits fondamentaux, condamné le déni d’Israël de ces droits et appelé Israël et la communauté internationale à agir pour mettre fin à l’occupation et la colonisation, et protéger les droits palestiniens. Tout plan qui bafoue le droit international et les résolutions des Nations Unies n’est pas du tout un plan de paix.
Un État palestinien indépendant et viable, avec Jérusalem-Est comme capitale, ne peut reposer que sur une souveraineté totale sur notre territoire et nos ressources; le contrôle de nos frontières, de notre espace aérien et de nos frontières maritimes; et plus important encore, l’autodétermination, c’est-à-dire la capacité de déterminer librement la forme de notre vie politique, civile, économique, culturelle et sociale.
Les positions palestiniennes pour une paix juste et durable sont claires et liées essentiellement à la viabilité d’un État indépendant et prospère, nous citons parmi eux les questions suivantes :
– Les frontières: la frontière d’avant le 4 juin 1967 est la frontière de base. La ligne de 1967 est définie comme la ligne d’armistice de 1949 ainsi que toutes les modifications juridiques qui y sont apportées jusqu’au 4 juin 1967.
– Jérusalem: Conformément au droit international et comme indiqué dans la Déclaration de principes, tout Jérusalem (et pas seulement Jérusalem-Est) fait l’objet de négociations sur le statut final. En ce qui concerne Jérusalem-Est, parce qu’elle fait partie du territoire occupé depuis 1967, Israël n’a droit à aucune partie de celle-ci.
– La sécurité: Mettre fin à l’occupation israélienne par un retrait total de tout le territoire palestinien, de l’espace aérien et des eaux territoriales sans présence ni contrôle israéliens résiduels est une condition fondamentale pour la création d’un État palestinien souverain, pour la résolution du conflit et pour la stabilité régionale.
– Eau: Respecter les droits concernant les ressources en eau et une répartition équitable et raisonnable de l’eau sont nécessaires pour une solution à deux États réussie et la stabilité politique future dans la région.
– Les réfugiés: Notre vision exige une solution juste à la question des réfugiés palestiniens conformément au droit international, et en particulier à la résolution 194 de l’Assemblée générale des Nations Unies. Une solution juste doit être fondée sur le droit au retour et aux compensations.
– Les Prisonniers politiques: Israël doit libérer tous les prisonniers palestiniens détenus dans ses prisons, non seulement dans le cadre d’un accord sur le statut final, mais également dans le cadre des négociations et des mesures de confiance destinées à donner une impulsion à un accord de paix.
– Économie: Nous cherchons à nous assurer que nous avons à notre disposition tous les moyens possibles pour produire une croissance économique durable pour la prospérité. À cette fin, nous cherchons à appliquer des principes et des normes juridiques internationalement reconnus pour conclure des accords économiques et commerciaux avec nos partenaires commerciaux.
Conformément à l’Initiative de paix palestinienne, les grandes lignes d’une résolution du conflit israélo-palestinien sont les suivantes:
- Le respect du droit international et des résolutions pertinentes, y compris les résolutions 242 (1967), 338 (1973) du Conseil de sécurité jusqu’à la résolution 2334 (2016), l’Initiative de paix arabe et les accords signés.
- La préservation du principe des deux États, à savoir : l’État de Palestine, avec Jérusalem-Est pour capitale, vivant côte à côte avec l’État d’Israël dans la paix et la sécurité sur la base des frontières du 4 juin 1967, et rejet d’une solution et un Etat des frontières provisoires.
- Assurer la sécurité des deux États sans porter atteinte à l’indépendance et à la souveraineté de l’un ou de l’autre.
- Une solution juste et convenue pour les réfugiés de Palestine sur la base de la résolution 194 (III) et conformément à l’Initiative de paix arabe et, en attendant une solution juste, la poursuite de l’engagement et du soutien internationaux à l’UNRWA.
- En fin de compte, notre vision de la paix requiert la justice et la capacité d’exercer nos droits librement dans notre patrie.
Nous sommes convaincus qu’avec le soutien de nations épris de paix qui cherchent à préserver l’ordre international menacé, nous réussirons à poursuivre cette paix juste et durable.
Abdal Karim Ewaida/Ambassadeur de l’Etat de Palestine auprès de la Côte d’Ivoire. Non- Résident auprès du Burkina Faso, Niger, Tchad et le la République populaire du Congo.